Hommage de France Universités à Alain Abécassis
La disparition d’Alain Abécassis, le 31 mars 2022, est, pour la communauté des présidentes et présidents d’université, actuels ou anciens, la source d’un chagrin profond tant il marqué toutes celles et tous ceux qui ont partagé la chance de le croiser.
Il fut, aux côtés de Bernard Dizambourg, puis de Jean-Marc Monteil, aux sources de la Conférence des présidents d’université (CPU). Il en a assuré l’installation durable dans des locaux dédiés à son rayonnement ; il en a structuré le fonctionnement et fait en sorte que des positions fortes et étayées émanent des universités dans lesquelles il avait une foi profonde. Revenu à la CPU en 2007, il a porté, aux côtés de Lionel Collet et de Louis Vogel, les évolutions statutaires dotant la Conférence des moyens nécessaires à l’autonomie que le législateur lui reconnaissait. Avec Jean-Pierre Finance et Bernard Saint-Girons, Alain Abécassis est l’un de ceux qui ont servi la Conférence sur le long terme, assurant la permanence de sa voix et de ses positions. En qualité de délégué général de la CPU, il savait, de sa plume élégante, traduire en une doctrine construite des échanges parfois désordonnés.
Militant de la contractualisation, il en a inlassablement défendu le principe dans lequel il voyait une marque de confiance de la part de l’administration, mais aussi une chance pour la modernisation du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il ne servait pas seulement les universités, il servait en même temps l’Etat qu’il enrageait de ne pas voir aller plus vite et plus loin.
Ce combat, il l’a poursuivi à l’Inspection générale. Plusieurs articles parus au cours des derniers mois, ou encore à paraître, que nous devrons tous être attentifs à relire, en sont le témoignage car ils sont le fruit d’une réflexion poursuivie avec exigence jusqu’à l’extrême limite de ses forces. Ses analyses ont inspiré la CPU et elles seront, par la fidélité à des convictions partagées, une boussole pour France Universités.
En ce moment, tous ceux et celles qui ont fait un bout de chemin avec lui, savent aussi quel homme était Alain Abécassis. Les épreuves ne lui furent pas épargnées, il sut les affronter avec pudeur, sans jamais rien laisser paraître de la peine qui pouvait être la sienne aux côtés d’Isabelle et de ses filles. C’est avec la même sérénité qu’il a affronté sa propre maladie et l’issue qu’il savait inéluctable.
Alain Abécassis fut pour beaucoup un compagnon de route. Il est pour tous l’exemple de ce que l’Université peut produire de meilleur.
Il y a quelques mois à peine Alain Abécassis avait été à l’initiative, dans le cadre des 50 ans de notre conférence, de la réédition du livre de René Rémond « La règle et le Consentement », à cette occasion il avait accordé à France Universités une série d’entretiens croisés avec Christine Musselin :