Violences sexuelles et sexistes : « Renforcer, ne rien laisser passer »
La nouvelle campagne de communication de lutte contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) dans l’Enseignement supérieur a été lancée par la Ministre, Sylvie Retailleau, le 10 octobre dernier. Elle s’inscrit dans la droite ligne du plan national de lutte contre les VSS dans l’ESR lancé il y a un an pour la période 2021-2025. La campagne entend renforcer les dispositifs existants pour « ne rien laisser passer », et met en place une sensibilisation de la communauté universitaire autour de la notion de consentement.
Comme tous les autres secteurs, les établissements d’enseignement supérieur ne sont pas épargnés par les violences sexuelles et sexistes. Selon une étude de l’observatoire national de la vie étudiante, 4 % des étudiantes et étudiants déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles, au cours de l’année 2019-2020. Et 37 % et 42 % d’entre elles déclarent avoir du mal à se concentrer sur leurs études à l’issue des faits. Lutter contre de fléau est ainsi une nécessité majeure.
Un plan lancé il y a un an
Il y a un an, était lancé le plan national de lutte contre les VSS dans l’ESR pour la période 2021-2025. Composé de 21 mesures, le plan est structuré autour de quatre axes : la formation massive et systématique des acteurs de l’ESR ; le renforcement des dispositifs de signalement ; la communication sur l’existence des dispositifs ; la valorisation de l’engagement des étudiantes, étudiants et des personnels.
Depuis lors, les universités, épaulées par France Universités, ont montré leur détermination à mettre en œuvre les actions prévues dans ce plan en confortant les actions qu’elles avaient déjà entreprises : sur les 21 mesures, 16 ont déjà été réalisées ou sont en cours de réalisation. Parmi elles, on peut citer :
-La mise en place de cellules spécifiques dans toutes les universités, chargées de la lutte contre les VSS, et de l’accompagnement des personnes signalantes dans leur démarche ;
-L’organisation de journées de sensibilisation des personnels et des étudiants, au niveau national ou au niveau local ;
-La mise en place de formations, offertes à tous les personnels chargés de mener cette lutte et plus largement à tous les enseignants-chercheurs ;
-La création des chargé.e.s de mission égalité et diversité au sein de chaque établissement ;
-La diffusion d’un Vademecum de lutte contre le harcèlement sexuel, pour aider à mettre en place dans les établissements les bons outils.
Par ailleurs, la mission permanente de l’IGESR, lancée par le Ministère en 2021, permet un accompagnement des établissements qui le souhaitent sur le sujet. 60 sollicitations déjà eu lieu en un an, provenant de 43 structures, dont 17 universités.
Développer une culture commune autour du consentement
Le 10 octobre dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a lancé un nouveau plan, destiné à renforcer les actions : il prévoit le doublement du budget alloué à la cause, en 2023, le soutien des projets de 73 associations et établissements, et le déploiement d’une campagne nationale au consentement intitulé « Sans oui, c’est interdit ».
Celle-ci entend construire une culture commune autour du consentement et de la lutte contre les VSS dans l’Enseignement supérieur. Il s’agit d’interpeller, de questionner et de sensibiliser chaque acteur sur cette notion. Certaines universités ont d’ailleurs déjà commencé à afficher la campagne dans leurs locaux. Et l’ensemble des établissements sont appelés à s’en saisir.
Cellules de lutte contre les VSS : France Universités demande le renforcement de leurs moyens
L’Association demande que toutes les universités soient aidées financièrement pour étoffer les cellules existantes et passer à de véritables services dédiés à l’écoute, la prévention, le signalement et le traitement des situations de violences et de discriminations.
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