Quand l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne se transforme en grand plateau de cinéma
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Quand l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne se transforme en grand plateau de cinéma

France Universités : date de publication

    Crédit photo : Service Communication Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Plusieurs tournages viennent ainsi de se tourner au sein de l’université, avec des projets portés par des réalisateurs de renom tels que Michel Hazanavicius, Romain Levy, Nicolas Bedos ou Yvan Attal.

    L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne attire les étudiants, les enseignants, les enseignants-chercheurs… mais également les réalisateurs ! L’établissement reçoit en effet, occasionnellement et de plus en plus régulièrement, des tournages très variés de séries, de films, de téléfilms, de documentaires scientifiques et historiques… Un attrait qui remonte à quelques années, Marcel Carné ayant choisi l’université pour tourner une scène de son film Les Tricheurs, en 1958, tout comme Jean-Luc Godard, deux ans plus tard, pour A bout de souffle, un des films emblématiques de la Nouvelle Vague. Les raisons de cet attrait sont multiples, allant de la notoriété de l’établissement à ses bâtiments historiques, en passant par ses amphithéâtres majestueux, sa grande diversité de décors…

    La Sorbonne demeure un véritable symbole

    Cet été, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a ainsi reçu le tout dernier projet de Michel Hazanavicius, le réalisateur, scénariste et producteur français popularisé par la série de films d’espionnage OSS 117 et oscarisé pour The Artist, en 2012. Ce long métrage, intitulé Le Redoutable, est inspiré du roman Un an après (Editions Gallimard) de l’actrice Anne Wiazemsky, et raconte la relation « tendre et affectueuse » de cette dernière avec le cinéaste Jean-Luc Godard, de leur rencontre sur le tournage du film La Chinoise, en 1967, jusqu’à la fin des années 60. Ce biopic historique présente un casting de qualité, avec notamment Louis Garrel, Bérénice Béjo et Stacy Martin à l’affiche. Ce tournage, le sixième dirigé par Michel Hazanavicius, a commencé à Paris, le 25 juillet dernier, et s’est déroulé dans trois lieux prestigieux de la Sorbonne : l’amphithéâtre Richelieu, la Galerie des Lettres et la cour d’honneur de la Sorbonne. « Ce lieu fait véritablement partie du cœur symbolique du film : Jean-Luc Godard pendant les événements de mai 68. Ne pas tourner au sein de ces différents sites de la Sorbonne n’a jamais été envisagé ! », explique le réalisateur, qui a également écrit le scénario du Redoutable.

    Un décor reconstitué dans la cour d’honneur

    Le tournage en Sorbonne a débuté les 22 et 23 août derniers dans l’amphithéâtre Richelieu, avec une équipe technique de 65 personnes et plus de 350 figurants, parmi lesquels de nombreux étudiants de l’université. « Je voulais un amphithéâtre ‘à l’ancienne’, avec une architecture qui donne un peu de relief, à l’image de Jean-Luc Godard entouré d’étudiants, avec une salle en gradins. L’amphithéâtre Richelieu est exactement dans cet esprit ! Cela représente à la fois l’ancien monde et la jeunesse en marche… », souligne notamment Michel Hazanavicius. Le tournage s’est poursuivi dans la cour d’honneur de la Sorbonne, entièrement revisitée et décorée à cette occasion, afin de remonter les années et de restituer des décors fidèles à mai 68. « La cour occupée, bariolée, est une image historique de ce mois-là. Je voulais, pour une fois, être dans ce fond de reconstitution », confie le réalisateur oscarisé. Il ajoute : « Nous nous sommes inspirés de nombreux documents d’époque pour retrouver une atmosphère, un certain réalisme, quitte à parfois le tordre un peu… Drapeaux, banderoles et affiches sont ainsi devenus notre lot quotidien, patiemment agencés en début de journée. Tout le travail autour des costumes a également été très important. C’est aussi enthousiasmant qu’épuisant de garder le fil tendu tout au long de la fabrication d’un film, mais je suis heureux de ce qui a été tourné ! »

    Un lieu chargé d’histoire

     

    Enfin, le tournage du Redoutable s’est terminé, en Sorbonne, le 19 septembre dernier, dans la Galerie des Lettres, au sein du Palais Académique, avec notamment l’application d’un slogan sur le mur, avec un procédé amovible absolument non-dommageable pour le support. « La Galerie des Lettres, c’est d’abord du marbre, de la pierre, un contraste plus frappant encore entre la majesté du bâtiment et les événements qui s’y déroulent. Au final, la Sorbonne est un lieu vraiment magnifique, chargé d’histoire. Nous avons été bien accueillis, malgré ce qu’il peut y avoir de difficile à investir un lieu comme celui-ci. C’est un décor, des décors formidables ! », insiste Michel Hazanavicius, au terme du tournage du Redoutable et à quelques jours de débuter le travail de montage.

    Un lieu incarnat des valeurs fortes

    Encore plus récemment, en novembre et décembre, s’est tourné au centre Panthéon le tout dernier projet de long métrage d’Yvan Attal, baptisé Le Brio. Ce film raconte le parcours de Neïla Salah, qui a grandi à Créteil et qui rêve de devenir avocate. Inscrite à la Sorbonne, elle suit les cours de Pierre Mazard, professeur reconnu mais provocateur. Pour se racheter une conduite, ce dernier accepte de préparer Neïla au prestigieux concours d’éloquence. Portée par ce mentor à la fois tyrannique et bienveillant, Neïla plonge dans l’univers des joutes verbales, de la rhétorique et de l’excellence. « Racontant l’histoire d’une étudiante de la Sorbonne, cela nous a tout naturellement amené à tourner au sein de cette prestigieuse université, qui incarne notamment une grande tradition française. Paris 1 Panthéon- Sorbonne est en effet un établissement qui représente des valeurs fortes, que nous voulions mettre en avant dans ce film ! », souligne Yvan Attal, qui tourne son cinquième long métrage en tant que réalisateur, avec notamment un duo composé des acteurs Daniel Auteuil et Camélia Jordana.

    Participation des étudiants et même des enseignants

    Dans un genre totalement différent, quelques mois auparavant, Paris 1 Panthéon-Sorbonne a reçu le tournage d’un autre long métrage, Gangsterdam, le deuxième film de Romain Levy après Radiostars, sorti en avril 2012 et ayant réalisé plus de 560 000 entrées au box-office français. Cette comédie d’aventure raconte l’histoire et les péripéties de trois étudiants en dernière année de fac. « Gangsterdam représente bien mes souhaits en tant que cinéaste : un cinéma avec des intrigues qui se superposent, des situations rocambolesques mais crédibles, une mise en scène inventive et des personnages attachants, hors des caricatures. Pour cela, le centre Panthéon correspondait parfaitement à mes désirs, entre la cour d’honneur et la salle que nous avons finalement sélectionnée [Amphithéâtre III du centre Panthéon, NDLR] », explique le jeune réalisateur, qui a fait son apprentissage aux Etats-Unis, aux côtés du mythique Roger Corman, cinéaste américain ayant lancé bon nombre de réalisateurs aujourd’hui connus et reconnus comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Joe Dante ou encore Ron Howard. De plus, pour parvenir à ses désirs, Romain Levy s’est non seulement appuyé sur des étudiants de l’université, mais également sur un enseignant, Bruno Dondero, professeur à l’Ecole de Droit de la Sorbonne, donnant la réplique dans une des scènes tournées à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

    Une atmosphère, une histoire, une ambiance

    De la même manière, il y a quelques mois, le 3 avril dernier, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a accueilli le tournage de M. & Mme Adelman, le premier film en tant que réalisateur de Nicolas Bedos, au sein du très bel amphithéâtre Oury. Cette comédie romantique et dramatique raconte la vie d’un célèbre écrivain à travers les confidences de sa muse et bienaimée, qui se livre à un jeune biographe, contant leur amour fait de hauts et de bas, des années 1970 à nos jours. « Cela a été véritablement grandiose de tourner à la Sorbonne, au sein de l’amphithéâtre Oury. Ce lieu dégage une telle atmosphère, une telle histoire, une telle ambiance que je ressens pleinement pour cette première réalisation. Malgré un timing très serré, avec un tournage se déroulant seulement le temps d’une journée en Sorbonne, nous sommes parvenus à réaliser toutes les scènes envisagées. J’espère désormais revenir dans ces lieux pour d’autres tournages ! », affirme Nicolas Bedos, dont le premier film réalisé devrait sortir dans les salles obscures françaises le 8 mars prochain.

    La Sorbonne, haut lieu d’un tournage

    L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne accueille et a accueilli plusieurs réalisateurs et producteurs de renom, depuis de nombreuses années désormais, et a été le lieu de tournage d’un film record. En novembre 2013, Luc Besson a tourné l’un de ses plus grands succès avec Lucy, qui est et demeure le plus gros succès français à l’étranger, avec plus de 53,5 millions d’entrées, qui s’ajoutent aux 5,2 millions réalisées en France. « La Sorbonne est l’une des plus vieilles et des plus belles universités parisiennes. Cet établissement représente vraiment le savoir, et je voulais faire un film sur l’intelligence depuis quelques années. Car Lucy, c’était non seulement plusieurs années de travail sur le scénario, mais également de très nombreuses rencontres avec des professeurs, des experts spécialistes du cerveau, des systèmes nerveux, de la moelle épinière… Donc beaucoup de recherches et, pour pouvoir s’appuyer sur une base solide, nous avons logiquement sollicité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui nous a très bien accueillis. Et ce, alors que, lors du dernier jour de tournage notamment, l’université était totalement méconnaissable… », explique le célèbre réalisateur français.

    Un établissement connu, reconnu et réputé

    Le réalisateur du Cinquième Elément, de Léon, Nikita ou encore du Grand Bleu a opté pour plusieurs lieux de l’université pour ce tournage : l’entrée principale, la cour d’honneur et la Galerie Soufflot du centre Panthéon ainsi que l’amphithéâtre Richelieu. Morgan Freeman a ainsi interprété le professeur Samuel Norman, spécialiste du cerveau ayant théorisé les possibilités humaines dans le cas où l’on pourrait utiliser plus de 10 % des capacités cérébrales, dans le mythique amphithéâtre, tandis que la scène finale se déroule devant l’entrée principale de l’université. « Même si Paris 1 Panthéon-Sorbonne est davantage orientée vers les sciences humaines et juridiques notamment, il était important pour nous de tourner au sein de cet établissement que tout le monde connaît, et qui est tout particulièrement réputé à l’international », ajoute Luc Besson.

    La volonté d’aider des plus petits projets

    Si l’université a récemment accueilli dans ses amphis plusieurs grands réalisateurs français, l’établissement essaie également d’accompagner et d’aider des plus petits projets, portés notamment par des diplômés de l’université. En octobre dernier, Jim Chawki, jeune producteur et réalisateur diplômé de Paris 1 Panthéon-Sorbonne en histoire de l’art, spécialité cinéma, a pu tourner plusieurs scènes d’un court métrage d’anticipation intitulé France 2000.
    « Nous avons choisi cet établissement pour plusieurs raisons. J’ai d’abord été étudiant dans cette université, qui compte plusieurs amphithéâtres admirables, à l’image de Turgot et de Bachelard que nous avons sollicités. De plus, dans ce film, qui se déroule dans un Paris futuriste, nous avons tourné sur plusieurs sites et monuments historiques tels que l’axe majeur de Cergy-Pontoise et le siège du PCF réalisé par Oscar Niemeyer. La Sorbonne faisait partie de nos priorité. Enfin, d’un point de vue de l’accompagnement et de la communication, il s’agit d’un lieu très intéressant : le fait de tourner ici peut ajouter du cachet à un film ! », souligne le jeune réalisateur.

    Des amphithéâtres de qualité pouvant être bonifiés

    Ce court métrage à budget limité s’est finalement tourné au sein de l’amphithéâtre Turgot. « Cet amphi est très intéressant avec ses quatre escaliers et ses tables de deux places. Cela crée une symétrie qui rend vraiment très bien à l’écran. Nous avons simplement ajouté à ce cadre des réglettes de néon bleu le long des rangées. Au final, le tournage s’est vraiment très bien passé, avec une trentaine de figurants. Nous avons enchaîné les prises sans nous arrêter, depuis le bas jusqu’au haut de l’amphithéâtre », détaille Jim Chawki, qui espère sortir une première version de son court métrage en février 2017. Le jeune diplômé de l’université conclut en insistant sur le fait que « si d’autres souhaitent se lancer dans la réalisation de films, qu’ils n’hésitent vraiment pas ! Notre projet a mis presque deux ans pour se réaliser mais, à force d’efforts, d’entraide et de travail, on y arrive toujours ! Faire un film est une grande prise de risque, mais cela vaut vraiment le coût, notamment lorsque l’on parvient à dénicher des décors comme ceux de la Sorbonne ! »

    Article de Julien Pompey à retrouver sur Panthéon Sorbonne magazine

    Pour toute demande de tournage, vous pouvez adresser votre demande au Service Communication de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : www.univ-paris1.fr/tournage/

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