Suite à l’accord national interprofessionnel du 14 décembre 2013 relatif à la formation professionnelle
La CPU salue l’adoption d’un projet d’accord national interprofessionnel (ANI) relatif à la formation professionnelle, le 14 décembre dernier. Plusieurs sections de cet accord, dont les points essentiels sont la création pour chaque salarié d’un compte personnel de formation (CPF), la réforme de l’entretien professionnel et celle du financement de la formation, concernent, sans les nommer, les universités.
L’article 2 de l’ANI, notamment ; précise :
« Une formation formalisée se caractérise par :
– la détermination d’objectifs préalables ;
– une ingénierie de formation ;
– la mise en œuvre de moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement ;
– l’évaluation des acquis ou des résultats de la formation.
Les modalités pédagogiques mobilisées peuvent être variées.
En fonction des besoins de la personne ou des contraintes de l’entreprise, la formation peut être continue ou séquencée, présentielle ou à distance, de durée variable et encadrée ou non par un formateur.
Sur la base de cet article notamment, un travail de définition de l’action de formation est mené avec les pouvoirs publics et devra déboucher avant la fin du premier semestre 2014. »
La CPU se félicite d’une définition centrée sur l’acquisition de compétences, qui correspond à la démarche accomplie par les universités pour inscrire leurs formations, de tous niveaux, de la licence au doctorat, au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
C’est la raison pour laquelle la CPU réitère la première proposition qu’elle a formulée à l’issue de son colloque intitulé « les universités au cœur de la formation professionnelle et de l’apprentissage », demandant la prise en compte de droit dans le CPF de toutes les formations des établissements d’enseignement supérieur inscrites au RNCP.
Les universités sont un service public, et doivent naturellement devenir le premier lieu où se mettra en œuvre le compte personnel de formation. Elles entendent, à ce titre, être associées à l’action de définition de l’action de formation définie à l’article2 de l’ANI.
Par ailleurs, le titre II de l’ANI est consacré au rôle des branches professionnelles envers les entreprises et les salariés afin, notamment, d’améliorer la qualité de la formation fournie (articles 7 et 11). La CPU salue cette avancée, qui entre dans le cadre d’un référentiel qualité qu’elle appelait de ses vœux en conclusion de son colloque sur la formation professionnelle (proposition 21). La CPU tient cependant à rappeler qu’elle a signé, le 29 novembre dernier, un protocole de collaboration avec 17 branches professionnelles, dont sont également cosignataires la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Une partie de ce protocole est précisément consacrée à la formation tout au long de la vie, l’évolution des métiers et formations, l’entrepreneuriat, le développement de l’alternance et la validation des acquis de l’expérience. Les universités sont là encore engagées, avec leurs partenaires, dans la mise en œuvre de ce protocole, et souhaitent donc, bien qu’elles n’y soient pas spécifiquement mentionnées, être actrices des évolutions engagées par l’ANI. Elles peuvent par exemple contribuer à l’élaboration de méthodologies d’évaluation de la formation telles que l’envisage l’article 11 de l’ANI, en confiant ce rôle au Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle, dont la CPU devrait être membre.
La CPU tient également à souligner spécifiquement, à l’occasion de la publication de l’ANI, certaines des propositions formulées lors de son colloque : afin de favoriser l’accès des fonctionnaires à la formation continue dans les universités (proposition 2), de reconnaître dans les financements des universités et remontées statistiques du MESR le rôle croissant des universités dans la formation tout au long de la vie (proposition 18) ; de simplifier les mécanismes de financement de la formation (proposition 20), ce vers quoi tend l’ANI.
La CPU rappelle enfin que les universités, dans un souci de simplification et lisibilité pour les stagiaires, se sont engagées à favoriser le développement de la reprise d’études et de la validation d’acquis par la mise en place de guichets uniques pour les stagiaires (proposition 27) et par la création, également de guichets uniques présentant l’offre de formation continue, apprentissage et VAE aux entreprises (proposition 28) ; ces engagements ne pourront que contribuer à la réussite de la future loi sur la formation professionnelle.
Retrouvez l’ensemble des contributions et interventions formulées à l’occasion du colloque.