Séminaire « Formation tout au long de la vie et Transition socio-écologique : quels défis pour les universités ? ». Intégrer une vision transversale et systémique, une nouvelle éthique de l’enseignement supérieur
Le Séminaire « Formation tout au long de la vie et Transition socio-écologique : quels défis pour les universités ? » organisé par la CPU le 23 juin 2021 a réuni plus de 110 participants, illustrant la volonté des universités de répondre aux attentes des nouvelles générations. « Nous sommes appelés à une nouvelle éthique de l’enseignement supérieur. La solidité des connaissances transmises, l’insertion professionnelle ne suffisent plus pour préparer aux métiers de demain. Aujourd’hui, il faut préparer la jeunesse à prendre les bonnes décisions pour répondre aux enjeux de durabilité », estime François Germinet, le Président de la Commission Formation et Insertion professionnelle de la CPU. Les participants ont partagé le constat que le DD&RS ne doit pas rester l’affaire de spécialistes mais doit intégrer la stratégie des établissements. Il n’y a cependant pas de voie unique et chaque établissement peut élaborer son propre plan d’action, comme l’ont illustré les témoignages des Universités de Rouen Normandie, Grenoble-Alpes, CY Cergy et Paris Saclay.
Le RESES (Réseau étudiant pour une Société écologique et solidaire), représentant près de 140 associations et le Collectif Pour un Réveil écologique, ont rappelé les attentes fortes des étudiants pour être formés à la transition socio-écologique. C’est d’ailleurs l’ambition du groupe Enseignement et Transitions. Le climatologue Jean Jouzel, qui préside ce groupe depuis 2020, a salué l’engagement du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour soutenir la mission que lui a confiée la Ministre en février 2020, puis en mars 2021. Cette nouvelle étape de la mission a pour objectif de produire un second rapport d’ici l’automne. Le groupe Enseignement et Transitions, composé notamment des Conférences, CPU, CGE, CDEFI, et des réseaux étudiants, peut désormais s’appuyer sur l’article 20ter de la LPR qui assigne comme mission aux établissements du Supérieur de contribuer « à la sensibilisation et à la formation aux enjeux de la transition écologique et du développement durable ».
Parmi les principaux points abordés lors de ce séminaire que souligne Mathias Bernard, Président du Comité de la Transition écologique et sociétal de la CPU :
-Des attentes forte des étudiants, des attentes sociétales et économiques : Les universités ont une nouvelle mission de formation dédiée aux transitions.
-La formation aux enjeux de la transition écologique et sociétale doit s’intégrer dans une vision transversale et systémique : il faut inscrire la démarche dans une stratégie plus large au niveau de l’établissement, dans un ensemble d’actions qui donne du sens aux formations. Car au-delà de l’exemplarité, il faut réfléchir à la mise en adéquation des enseignements et la pratique des établissements. Les initiatives présentées lors de ce séminaire s’inscrivent systématiquement dans une politique plus large qui intègre l’ensemble des acteurs de l’université.
-L’accent doit être mis sur l’inter et la pluridisciplinarité. La formation à la transition socio-écologique recouvre l’ensemble des champs disciplinaires. Un nombre croissant d’universités réussit le défi d’innover et construire des stratégies de formations qui lui sont propres et en cohérence avec son écosystème, avec pour objectif de toucher à moyen terme l’ensemble de ses étudiants.
-Le 3e défi est complexe et porte sur le volume des formations au regard de la diversité des publics : du premier cycle au niveau master et doctorat, de la formation initiale à la formation continue : Comment former et sensibiliser les enseignants enseignants-chercheurs du Supérieur toutes disciplines confondues ? Quelle stratégie pour former les enseignants du premier et du second degré ?
-Les pratiques pédagogiques représentent le dernier défi évoqué durant cette journée. Le déploiement d’une grande diversité de supports et d’initiatives ouvre la voie à de multiples innovations pédagogiques pour intégrer la transition socio-écologique dans les formations. Il faut que le politique valorise ces innovations et soutienne leur mise en œuvre en engageant un travail de fond avec les enseignants chercheurs, afin d’intégrer progressivement les enjeux liés aux transitions dans les enseignements, à tous les niveaux et dans toutes les disciplines.
Regarder le podcast du séminaire.
Sur le même thème