Recherche : l’intégrité scientifique au cœur du débat
Parce que la rigueur et l’honnêteté sont constitutives de l’acceptation des résultats des travaux scientifiques, le séminaire « Intégrité scientifique, responsabilités et engagements des établissements », organisé le 29 janvier prochain par le CNRS, l’INRA, l’Inserm et la CPU entend mettre l’accent sur les enjeux de l’intégrité scientifique pour la recherche et la responsabilité de chacun des acteurs.
Fournir des avancées décisives des savoirs, les diffuser et concourir à la mise en œuvre d’une expertise qualifiée : telle est la responsabilité des organismes et des établissements publics de recherche et d’enseignement supérieur. Une mission qui peut être mise à mal par l’accélération de mauvaises pratiques scientifiques comme la fraude.
Défendre l’intégrité scientifique
Le monde scientifique et de la recherche n’échappent pas au phénomène de fraudes, renforcé depuis une quinzaine d’années par la montée en puissance du web. Par ailleurs, la recherche se faisant dans un environnement de plus en plus compétitif, mondialisé et complexe, certains facteurs peuvent influer sur les conditions d’exercice des pratiques de la recherche et conduire à des manquements à l’intégrité scientifique.
Ce phénomène est aujourd’hui pris au sérieux par tous les acteurs de la recherche : chercheurs, financeurs, institutions d’accueil, éditeurs scientifiques, etc…
La fraude peut être définie comme « une violation sérieuse et intentionnelle dans la conduite d’une recherche et dans la diffusion de résultats », excluant par la même « les erreurs de bonne foi ou les différences honnêtes d’opinion ». La communauté scientifique s’accorde pour identifier trois grands types de fraude :
– La fabrication qui consiste à forger de toutes pièces les données d’une recherche ;
– La falsification qui consiste à altérer intentionnellement les données de façon à les rendre plus conformes aux hypothèses que l’on privilégie ;
– Le plagiat qui consiste à s’approprier les travaux ou les idées d’un autre à son insu et sans le créditer correctement.
Un colloque centré sur quatre grands thèmes
Le séminaire du 29 janvier aura pour objectif de préciser les responsabilités et les engagements partagés entre les institutions mais aussi les chercheurs. Il permettra de s’interroger également sur la manière dont les établissements sont en capacité de contribuer à la mise en œuvre de bonnes pratiques en recherche, à l’énoncé de repères déontologiques, à la mise en place de démarches et de procédures par lesquelles des allégations de manquement sont gérées.
Ouvert par Jean Chambaz, président de l’université Pierre et Marie Curie, le séminaire se déroulera autour des quatre grands thèmes :
– Intégrité scientifique, les enjeux pour la recherche française ;
– Principes et illustrations de la charte de déontologie des métiers de la recherche ;
– Politique sur l’intégrité et la conduite responsable en recherche : l’exemple québécois ;
– Mise en pratique d’une politique sur l’intégrité scientifique, l’exemple d’une université.
Signature de la charte nationale de déontologie des métiers de la recherche
Le colloque sera l’occasion de signer la charte nationale de déontologie des métiers de la recherche du 4 novembre dernier, qui entend expliciter les critères d’une démarche scientifique rigoureuse et intègre, applicable notamment dans le cadre de partenariats nationaux et internationaux. Chaque organisme et établissement public de recherche et d’enseignement aura la responsabilité de mettre en œuvre cette charte et d’en décliner l’adaptation selon les disciplines et les métiers concernés.
Aux côté de Jean-Loup Salzmann, président de la CPU, la journée sera marquée par la présence d’Alain Fuchs, président du CNRS, François Houllier, président de l’INRA, et Yves Lévy, président de l’Inserm. Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine et président de la commission recherche et innovation de la CPU, conclura l’évènement.
Téléchargez la charte de déontologie (format PDF)