Ma thèse en 180 secondes : A Rennes, Lorène Héraud remporte la finale
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Ma thèse en 180 secondes : A Rennes, Lorène Héraud remporte la finale

France Universités : date de publication

    C’était la première finale par regroupement universitaire de ma thèse en 180 secondes, le 19 février dernier, à l’Espace des sciences de Rennes. Doctorante en Sciences des matériaux à  l’INSA de Rennes, Lorène Héraud a su convaincre le jury. Elle représentera l’Université européenne de Bretagne lors de la finale nationale qui aura lieu à Nancy, le 3 juin prochain.

     

    C’est le fruit d’une longue et intense préparation : depuis un mois, Lorène Héraud s’entraîne à exposer en 3 minutes seulement deux années d’étude sur les « nouveaux alliages de Titane pour applications biomédicales » devant un public profane.

    Etudiante à l’INSA de Rennes, cette jeune fille de 24 ans n’en revient pas : « Je ne m’y attendais pas du tout. (…). Cela demande beaucoup de préparation. Tout l’enjeu est de savoir transmettre sa passion pour notre sujet de recherche ».

    Le jury, présidé par Céline Liret, Directrice scientifique et culturelle d’Océanopolis, a évalué les prestations selon trois critères : la vulgarisation, la communication et la passion.

    Jean Peeters, président de l’Université de Bretagne sud, était présent à la soirée et représentait pour l’occasion l’Université européenne de Bretagne.

    Huit candidats en lice pour cette finale

    Sur la scène de l’amphithéâtre Hubert Curien de l’Espace des sciences de Rennes, les huit finalistes s’entraînent une dernière fois. Dans quelques heures, ils exposeront leur objet de thèse devant près de 400 personnes. Chez certains, on sent le stress monter. Chez d’autres, l’aspect ludique semble prendre le pas : « les répétitions de cet après-midi se sont bien passées, mais on n’est jamais à l’abri d’un trou de mémoire. En trois minutes seulement, on n’a pas le droit à l’erreur », explique Lucie Montorio qui travaille sur l’évolution des stratégies de reproduction des saumons à Agrocampus Ouest de Rennes. « Au départ, j’étais un peu réticente. Mais dès la première journée de formation organisée par l’Université, je me suis prise au jeu. Quelle que soit l’issue de la finale, ça a été une très belle expérience », ajoute Anne Sophie Burlot, doctorante à l’Université de Bretagne sud dont la thèse porte sur la valorisation d’algues prolifératives sur les côtes bretonnes.

    « L’ambiance avec les autres candidats était très bonne. Nous n’étions pas du tout dans la compétition. Maintenant, l’idée est de se faire plaisir », ajoutent-elles alors qu’elles se dirigent vers la loge où sont regroupés les candidats, et en particulier Lorène Héraud qui remportera le prix moins de deux heures plus tard.

    « Lors des formations, l’implication des étudiants était totale »

    Cette année, en Bretagne la formation s’est déroulée sur une journée entière. Elle a eu lieu à Brest, à Lorient et à Rennes. « On s’est surtout concentré sur l’accroche, c’est à dire sur les trente premières secondes », indique Lucie Montorio. « Un de nos formateurs était comédien. Il a beaucoup insisté sur la forme, en nous conseillant de mettre de l’humour, d’insérer des figures de style. (…) En sortant de la formation, on avait toutes les clés pour créer nous-mêmes notre exposé »

    A la fin de la soirée, Julien Le Bonheur, responsable de la communication scientifique et en charge de la formation de MT 180, est satisfait de l’aventure. « Les étudiants ont tous bien joué le jeu. Lors des formations, l’implication des étudiants était totale. On s’est par exemple amusé à créer des binômes regroupant des doctorants dont les sujets de thèse étaient très éloignés : un étudiant de droit face à un étudiant en informatique, par exemple. Et ce pour les entraîner à expliquer leur thèse devant quelqu’un de profane. (…) Il s’agit d’un exercice intéressant à plus d’un titre : il permet de faciliter le dialogue scientifique au sein de la société civile, de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs et de permettre à ces derniers de trouver des interactions possibles avec les autres disciplines ».

    Les finales régionales sont à présent lancées. Lorène Héraud a trois mois pour se préparer à affronter les finalistes des 25 autres regroupements lors de la finale nationale à Nancy. Rendez-vous le 3 juin prochain…

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