CPU 50 ans - La CPU comme objet de thèse : épisode 1
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CPU 50 ans - La CPU comme objet de thèse : épisode 1

France Universités : date de publication

    Etienne Bordes a soutenu sa thèse en histoire contemporaine en octobre dernier, à l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès. Passionné par l’histoire et les mutations des universités, il a consacré ces 5 dernières années à sa thèse « La Conférence des présidents d’université (1971-2007) : une socio histoire du gouvernement des universités ».

    Cette semaine, la CPU démarre sa série de rendez-vous avec lui. A quelques jours d’intervalle, elle lui posera une question qui permettra à la fois de comprendre l’évolution de la CPU à travers le temps, cette année où l’Association fête ses 50 ans, mais aussi la façon dont se construit une thèse en histoire.

    Recherches préliminaires, consultations aux archives nationales et à la CPU, entretiens avec des personnalités phares de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, analyse des biographies des présidents d’université, l’enseignant-chercheur n’a rien laissé au hasard pour comprendre en quoi la CPU était un véritable observatoire des transformations de l’Université française depuis le début des années 1970.

    CPU : Qu’est-ce qui vous a amené à prendre la Conférence des présidents d’université comme objet d’étude ?

    Etienne Bordes : C’est une rencontre qui s’est faite en plusieurs temps, à travers ma vie d’étudiant et dans mes travaux de recherche de Master.

    Au cours de mes années étudiantes, je me souviens de la prise de parole collective des présidents d’université qui s’exprimaient au nom de la CPU lors des débats autour du très controversé Contrat Première Embauche (CPE) en 2006.

    J’ai approché aussi la CPU lorsque j’effectuais mon mémoire de Master car mon travail portait sur la vie politique étudiante des années 1970, et sur l’UNEF (Renouveau) en particulier. A cette époque, la CPU était l’interlocuteur privilégié de certains groupes étudiants. Je me souviens donc avoir vu émerger cette entité, mais sans véritablement comprendre la place qu’elle pouvait avoir dans le monde universitaire français.

    Après avoir enseigné dans le secondaire pendant 5 ans, je me suis lancé en 2016 dans un contrat doctoral. Lors de mon travail de préparation, de lecture et des discussions destinées à définir le périmètre précis de ma thèse, j’ai pris conscience qu’un des tournants dans la vie universitaire était la naissance de la fonction de président dans les années 1970, à la suite de la loi Faure de 1968. Et surtout, par la suite, ces nouveaux présidents se sont groupés au sein d’une organisation originale qui n’était autre que la Conférence des présidents d’université. Je me suis rendu compte qu’en 2016, cette CPU, qui avait une longue durée d’existence, un poids et une influence non négligeable sur l’Enseignement supérieur et la Recherche était un observatoire très intéressant. La CPU traverse en effet les différents âges qui ont marqué l’histoire de l’Université et son évolution suit ses changements.

    Par ailleurs, pour appuyer l’enquête, je disposais d’une masse importante de documents déposés par l’association aux Archives nationales, élément fondamental pour permettre à un historien de mener un travail de thèse.

    Fort de ces constats, j’ai décidé de prendre la CPU comme objet d’étude, avec dans l’idée de faire de l’évolution de cette structure un miroir des transformations de l’Université depuis le début des années 1970 !

    → Rendez-vous la semaine prochaine avec la suite de l’entretien avec Etienne Bordes sur le thème : « Quelles sont les spécificités d’une thèse en histoire contemporaine ? ».

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