Etudes de médecine : de nouvelles voies pour intégrer la 2ème année sans le concours
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Etudes de médecine : de nouvelles voies pour intégrer la 2ème année sans le concours

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    Permettre à des profils plus variés d’accéder aux études médicales et leur donner la possibilité d’accéder directement en deuxième année : tels sont les objectifs des nouvelles expérimentations lancées aux rentrées 2014 et 2015 par sept établissements pilotes. Retour sur cette initiative qui constituera peut-être une révolution dans l’organisation des études de médecine.

    Le recrutement des médecins est souvent décrié et jugé déconnecté de la réalité de la profession, qui conjugue une réalité scientifique et humaine. La nature même du concours montre aujourd’hui ses limites : trop porté sur la mémoire, il ne permettrait pas de mesurer le goût médical de l’étudiant, et encore moins sa capacité d’empathie avec le malade, qualités indispensables pour faire un bon médecin.  Le numerus clausus très strict du concours de fin de première année de médecine qui détermine le passage en 2ème année entraîne une sélection forte des étudiants.

    Fort de ce constat, sept universités françaises expérimentent depuis la rentrée 2014 de nouvelles modalités d’admission en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie et maïeutique (sages-femmes). L’objectif : diversifier le recrutement des futurs professionnels en leur permettant un passage en deuxième année sans passer par le concours. « Il s’agit d’une sélection plus qualitative, « plus douce » et plus intéressante qu’un concours basé sur du bachotage », affirme Marc Thébault, responsable administratif de la faculté de médecine de Paris V.

    Diversifier les profils des candidats
    La nature même du concours entraîne un manque de diversité dans les profils admis. Pour Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université, les nouveaux étudiants viendront de « tous les cursus de toutes les licences, des plus scientifiques ou littéraires », indiquait-il à l’ « Obs Education », le 18 avril 2013. « Ils auront choisi de passer une licence traditionnelle (lettres, maths, droit, philo), couplée pendant trois ans à des modules de médecine (anatomie, biochimie).
    La loi pour l’enseignement supérieure et la recherche du 22 juillet 2013 autorise l’expérimentation PACES à partir de la rentrée 2014. Sept établissements ont été sélectionnés : Angers, Rouen, Paris Descartes, Paris Diderot Paris 13, Saint-Etienne et Strasbourg.

    A chaque établissement sa passerelle
    Si le but recherché est le même, les 7 établissements ont mis en place des dispositifs différents pour diversifier le recrutement.
    –    Le regroupement universitaire Sorbonne Paris Cité (et en particulier Paris-Descartes, Paris Diderot et Paris 13) et l’université de Saint-Etienne ont adopté un principe commun. L’idée est de permettre à des étudiants inscrits dans n’importe quelle licence au sein de l’établissement, de suivre, en complément de leur parcours classique, des unités d’enseignement complémentaires à caractère médical, tels que de l’anatomie ou de la physiologie. Une fois leur licence validée, les élèves pourront déposer une demande devant le jury afin d’intégrer un parcours médical en 2ème année. Le dispositif devrait favoriser la réussite des étudiants aux profils littéraires. Les étudiants qui ne seraient pas acceptés en cursus médical pourront poursuivre dans le domaine où ils auront obtenu une licence. Les unités complémentaires ont été mises en place à la rentrée 2014 et les premiers élèves à utiliser cette passerelle pourront intégrer un cursus de médecine à la rentrée 2015.
    –    L’université d’Angers transformera, quant à elle, la PACES en un parcours nommé « PLURIPASS ». La validation d’une L1 permettra d’accéder aux épreuves d’admission en deuxième année de médecine, dentaire, pharmacie ou sage-femme. 75 % du numerus clausus sera réservé aux élèves de L1 et 25 % à ceux, qui après un premier échec, retenteront leur chance après avoir fait un troisième semestre de licence PLURIPASS. Ils pourront également intégrer une autre L2 grâce à un système d’équivalence.
    –    A Rouen, la création d’une licence «sciences pour la santé» à la rentrée 2014 est faite en parallèle de la PACES. Chaque année, un certain nombre d’élèves de ce parcours conduisant à des professions paramédicales pourront rejoindre les filières médicales, après un entretien et une étude de leur dossier.
    –    A Strasbourg, dernier établissement test, c’est la validation d’une deuxième année de licence «sciences du vivant» qui permettra à quelques élus de rejoindre les cursus de pharmacie, médecine, dentaire ou sage-femme en admission directe. Il sera également possible d’intégrer pharmacie après avoir validé une L2 de chimie.
    Les voies d’admissions parallèles seront testées jusqu’en 2019, avant d’envisager une réforme plus en profondeur du recrutement des médecins. Un rapport sera transmis au Parlement au cours de l’année 2018-2019. « Et en 2017, nous aimerions que 30 % des effectifs de deuxième année soient issus de ces licences doubles », a indiqué Jean-Loup Salzmann à « L’obs Education du 18 avril 2013.

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