#COVID19 Etudier et être salariée en période de confinement : le témoignage d’une étudiante de l’Université Paris Nanterre
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#COVID19 Etudier et être salariée en période de confinement : le témoignage d’une étudiante de l’Université Paris Nanterre

France Universités : date de publication

    Arrivée en France en septembre dernier, Nuraiym Esengulkyzy suit une Licence 3 de Psychologie à l’Université Paris Nanterre. Originaire du Kirghizistan, elle a validé dans son pays un cursus complet en psychologie, ce qui lui a permis d’obtenir une équivalence en France. Elle n’a eu que 6 mois pour se familiariser avec l’ambiance de son université et trouver ses marques, car depuis la mi-mars, elle vit confinée chez elle… Mais pas complètement ! Car l’étudiante travaille en parallèle dans un magasin d’alimentation pour financer ses études. Comment mener de front ces deux activités dans ce contexte si particulier ? A quelles ressources faire appel pour supporter l’isolement et continuer à étudier alors que les examens se profilent ? Nuraiym Esengulkyzy revient sur les défis qu’elle rencontre actuellement…

    CPU : Comment parvenez-vous à concilier activité professionnelle et études ? Pouvez-vous nous décrire une de vos journées notamment dans ce contexte si difficile ? 

    Nuraiym Esengulkyzy : Chaque journée est différente. Je travaille 20 heures par semaine dans un magasin d’alimentation bio : 10 heures le samedi et le dimanche, et une demi-journée en semaine. Je consacre le reste du temps à mes études. 

    Comme je suis une personne organisée, j’arrive facilement à concilier mes études et une activité professionnelle. Dans le magasin où je travaille, la sécurité des salariés s’est progressivement renforcée : distance de sécurité pour les caissiers et caissières, ports de masques et de gants, gel hydro-alcoolique et respect de la distanciation sociale. Grâce à ces mesures, je me sens globalement protégée. 

    Mais, au-delà de l’aspect pécuniaire, travailler me permet d’entretenir des relations sociales, ce qui est essentiel à mes yeux. Car en période de confinement, la solitude devient vite pesante. Et la vie étudiante commence à me manquer. J’avais l’habitude de travailler en bibliothèque et d’avoir accès à ses immenses ressources. De plus, il était très stimulant de côtoyer et de rencontrer d’autres étudiants. Travailler aujourd’hui, seule, dans un petit espace des jours durant, est particulièrement éprouvant…

    CPU : Dans le contexte de confinement, comment la continuité pédagogique s’est-elle mise en place? Cette situation pourrait-elle vous poser des problèmes ? 

    N.E. : A l’université, les choses se sont rapidement mises en place, et de façon très efficace. Chaque étudiant a accès à une plate-forme sur laquelle l’ensemble des enseignants déposent leurs cours et répondent à nos interrogations. On peut également leur poser des questions par mail, et, en général les délais de réponses sont courts. Pour moi qui ai encore des difficultés à comprendre le Français à l’oral, c’est presque plus simple ! 

    En parallèle, nous continuons nos travaux dirigés (TD). Par groupe de quatre, nous travaillons sur des problématiques données et nous avançons plutôt bien. Par exemple, en « psychologie différentielle », j’étudie avec trois autres camarades l’influence de la vie professionnelle sur la vie privée, et nous venons de lancer un questionnaire sur le sujet. Même confinés, nous arrivons à travailler et à mettre nos ressources en commun. Nous jouons tous le jeu et nous avons tous intérêt à ce que les choses se passent bien !

    Quant aux examens, les choses vont s’organiser. Ils se feront certainement à distance, par Internet. Je pense que le Ministère et les Universités mettront tout en œuvre pour que nous ne soyons pas pénalisés.

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