PROJET DE LOI DE FINANCES 2020 : les députés amputent de 20M€, au profit de la BPI, un budget des universités déjà particulièrement médiocre.
Le 28 octobre, lors de l’examen du projet de loi de finances 2020 en séance publique à l’Assemblée nationale, la Conférence des présidents d’université (CPU) a constaté avec stupéfaction qu’une majorité de députés a voté l’amputation de 20 millions d’euros un budget des universités déjà particulièrement médiocre. Un réexamen des crédits de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’impose d’urgence : toute mise en oeuvre des réformes est aujourd’hui compromise.
La direction des études, de la prospective et de l’évaluation (DEPP) a publié cette semaine une étude dont les chiffres sont révélateurs. En 2018, dans le premier budget élaboré par le gouvernement actuel, l’État a en effet consacré moins de 10 120 euros par an pour un étudiant inscrit à l’université contre 11 106€ en 2011 : « La dépense par étudiant a ainsi atteint son plus bas niveau depuis 2008 1 ».
Pour 2020, la CPU a exprimé sa déception devant le projet de budget présenté par le gouvernement pour l’enseignement supérieur et la recherche 2. Mais au lieu de redresser la barre lors de l’examen de ce budget, des députés de tous bords, majorité et opposition, ont trouvé judicieux d’amputer par amendement ce budget de 20 millions d’euros, sacrifiant les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, universités et écoles, dans une argumentation à la fois sidérante et spécieuse, au profit de la BPI dans une opposition stérile que l’on croyait révolue entre enseignement supérieur, recherche et innovation 3. Comment certains peuvent encore croire qu’une « start-up nation » pourrait exister sans excellence de la recherche, sans formations supérieures au plus haut niveau et sans développement de l’entrepreneuriat étudiant ?
La CPU chiffrait les besoins à 250 millions d’euros supplémentaires par rapport au budget 2019 les moyens nécessaires aux établissements d’enseignement supérieur pour mener à bien leurs missions de formation, de recherche et d’innovation. Avec cette nouvelle dégradation, il manque désormais 110 millions d’euros. Ces coupes sombres remettent en cause la mise en œuvre de la réforme des études de santé et empêcheront, à coup sûr, tout accueil d’étudiants supplémentaires, sans parler même de l’ouverture de parcours individualisés pour l’orientation et la réussite.
La CPU appelle le gouvernement et la représentation nationale à un sursaut et au réexamen des crédits de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Contact presse
Xavier Teissedre, Chargé de communication
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1 https://cache.media.education.gouv.fr/file/2019/75/1/depp-ni-2019-19-38-157-milliards-euros-consacres_a-education-en-2018_1189751.pdf
2 https://franceuniversites.fr/actualite/15662/
3 http://videos.assemblee-nationale.fr/video.8326476_5db700c88d7d6.1ere-seance–projet-de-loi-de-finances-pour-2020-seconde-partie–credits-de-la-mission-recherche-28-octobre-2019