PLF 2020 : Les universités ne peuvent se résoudre à un budget qui n’est pas à la hauteur des ambitions de la France
Les députés ont adopté en 1ère lecture le projet de loi de finances pour l’année 2020. La Conférence des présidents d’université (CPU), réunie en Assemblée plénière ce jeudi 21 novembre 2019, déplore le vote d’un budget qui n’est pas à la hauteur des ambitions de la France pour la formation, la recherche, l’innovation et la vie étudiante. Sans réponse de l’exécutif et du Parlement, les présidentes et présidents d’université ne seront pas en mesure d’assurer sereinement la mise en œuvre des réformes qu’ils continuent à soutenir dans leur principe, ni de répondre à l’urgence de l’accueil d’étudiants en plus grand nombre.
Les universités sont en première ligne dans la mise en œuvre de nombreuses réformes : loi Orientation et Réussite des étudiants, réforme des études de santé, loi Pour une école de la confiance, loi Pour choisir son avenir professionnel ou encore réforme de la fonction publique.
De même, l’accroissement du nombre d’étudiants, du fait de la démographie, est continu : plus de 32 600 nouveaux étudiants se sont inscrits à la rentrée 2019 et près de 14 400 étudiants supplémentaires sont attendus en 2020. Dans le même temps, le financement par étudiant inscrit à l’université a atteint son plus bas niveau en dix ans. Passé de 11 290€ en 2013 à 10 120€ en 2018, il accuse une baisse de 1 170€ en euros courants par étudiant en quelques années.
Si la CPU a salué l’adoption par les députés, en seconde délibération, d’un amendement du Gouvernement rétablissant les 20 millions d’euros amputés au budget des universités, ainsi que les efforts faits par le ministère pour faciliter la construction de nos budgets initiaux, elle considère que le projet de loi de finances 2020 ne sera pas suffisant pour mener à bien ses missions et les réformes.
Les universités ont chiffré a minima à 250 M€ les moyens supplémentaires nécessaires : le projet de loi de finances 2020 n’en prévoit que 160 M€. De nombreux efforts de rationalisation et d’efficience ont été réalisés dans les établissements et les présidentes et les présidents n’acceptent pas d’être mis en situation de ne plus pouvoir recruter, de devoir geler davantage de postes et d’avoir en perspective de restreindre leur activité d’enseignement et de recherche, alors que des réformes de fond sont en cours.
Sans réponse rapide de l’exécutif et du Parlement, les présidentes et présidents d’université ne peuvent garantir la mise en œuvre effective et sereine des réformes, ni répondre à l’urgence de l’accueil des étudiants.
Si la France entend figurer parmi les nations de premier plan, elle doit investir dans sa jeunesse, ses universités et ses établissements d’enseignement supérieur et de recherche.