PLF 2019 et réforme ORE : la CPU fait les comptes
A l’heure où les universités préparent la rentrée qui verra la mise en place et la montée en puissance progressive de la loi ORE, dans un contexte où les effectifs continuent à augmenter, chacun est conscient qu’une réforme aussi importante ne peut pas se faire à coût constant, et qu’un accompagnement renforcé vers la réussite est une priorité.
La CPU a chiffré les moyens qui doivent être accordés aux universités pour soutenir leurs efforts :
– La mise en œuvre de la loi dans les conditions annoncées par l’Etat (création d’emplois, financement de formations nouvelles adaptées, reconnaissance de l’investissement pédagogique, etc.) nécessite a minima 220 millions d’euros.
– Il faut ajouter la prise en compte de l’augmentation des effectifs étudiants dans les universités à la rentrée (+34 000 étudiants), soit une somme de 220 millions d’euros supplémentaires.
– La compensation des dépenses supplémentaires liées à des décisions de l’État doit en outre être pérennisée. Une estimation serrée des moyens nécessaires fixe les besoins à 130 millions d’euros: 100 millions d’euros incontournables pour financer la hausse du GVT et l’indemnité compensatrice de la CSG, 15 millions correspondant à la compensation boursière, et 15 millions pour l’amélioration du régime indemnitaire.
– Enfin, une enveloppe de 100 millions d’euros permettra d’ouvrir un dialogue de gestion tel que voulu par l’Etat pour accompagner les projets d’établissement dans le cadre des stratégies nationales et soutenir les établissements les plus sous-dotés.
Au total, la CPU considère donc qu’une augmentation de 670 millions du Programme 150 pour 2019, hors augmentation des budgets recherche des universités et investissements nécessaires à la rénovation énergétique et écologique des bâtiments universitaires, sont requis pour faire face aux enjeux immédiats. Ceci ne permettra pas pour autant à la France d’atteindre les objectifs européens en matière de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche.
La CPU rappelle que pour développer l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation au niveau des ambitions affichées par l’Etat, il faudrait investir 1 milliard d’euros par an. Dix ans après le vote de la loi LRU, elle rappelle également que ce montant correspond aux engagements qui avaient été pris à ce moment-là mais qui n’ont jamais été tenus.