PEEC 2030 : un programme ambitieux d’efficacité énergétique des campus à l’horizon 2030
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PEEC 2030 : un programme ambitieux d’efficacité énergétique des campus à l’horizon 2030

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    Photo : Université de Rennes 1, l’un des établissements pilotes

    Les universités sont des acteurs clés de la transition écologique du pays. Ce programme de réduction des consommations énergétiques et de carbone (PEEC 2030 Programme Efficacité Energétique des Campus à 2030), s’inscrit certes dans les obligations réglementaires de la loi Élan et de la prochaine loi Énergie, mais surtout, il propose aux universités un modèle économiquement soutenable et vertueux pour entreprendre la modernisation des campus.

    Les établissements sont en capacité de mobiliser leurs expertises en formation, recherche et innovation, mais aussi leur qualité d’opérateurs urbains implantés sur l’ensemble des territoires, pour devenir des démonstrateurs de solutions innovantes permettant de satisfaire les engagements climat pris par la France.

    Dans un contexte d’inquiétude, voire de rejet des citoyens face aux contraintes de la transition écologique, le programme PEEC 2030 montre que la transition écologique peut aussi générer des externalités financières et extra-financières très positives y compris pour la soutenabilité du modèle économique des universités françaises.
    Ce programme entraine avec lui l’ensemble de la communauté de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation dans une démarche d’innovation et au premier chef les étudiants qui aspirent à cette indispensable transition. Il est élaboré en partenariat avec les industries de la construction, qui l’ont retenu comme axe structurant de leur contrat de filière.

    En quoi consiste le PEEC 2030 ?

    Depuis 2016, un groupe de travail, constitué par la CPU et dix établissements pilotes (1), travaille à la définition d’un cadre méthodologique associé à un outil de prospective financière, pour définir les conditions d’un modèle économique soutenable pour les établissements.
    Pour ces derniers, l’enjeu est de réduire les coûts de rénovation et d’exploitation du parc en actionnant tous les leviers avec une approche systémique.

    Le PEEC 2030 s’appuie sur une trajectoire ambitieuse et volontariste de réduction des consommations d’énergie et des émissions carbone, qui passe par des actions sur plusieurs leviers :
    • la réduction des consommations et de la facture par la « chasse aux gaspis » : sensibilisations des usagers, optimisation et rationalisation des surfaces, mutualisation des services et équipements, renégociation des contrats ;
    • la massification de la rénovation du parc bâti incluant l’enveloppe, des adaptations fonctionnelles et le développement de services aux usagers ouverts sur la ville (adaptation nouvelles pédagogies, co-working, fab-lab, nouveaux espaces d’apprentissage, intensité d’occupation) ;
    • la réduction de l’impact carbone des campus : réseaux de chaleurs décarbonés, réseau électrique « intelligent », autoconsommation, photovoltaïque ;
    • l’amélioration de la gestion technique et des équipements : instrumentation et pilotage énergétique, politique d’achat des équipements sobre en énergie (numériques et de recherche notamment) ;
    • des actions sur la mobilité : formation à distance, rationalisation des implantations, mutualisation des usages.

    Cette méthode systémique est décrite dans un document et ses annexes réalisés par le groupe de travail avec le soutien d’un cabinet en ingénierie EGIS.

    Lancer un pilote pour fiabiliser le modèle

    Le Groupe de travail s’est appuyé sur cette méthode pour définir un programme PILOTE, basé sur les projets conçus par chaque établissement engagé dans la démarche. Chacun a pu adapter son programme d’actions à la spécificité de son patrimoine, des actions déjà engagées, de ses besoins, et actionner ainsi les leviers les plus pertinents pour son établissement.

    A partir de la définition du projet opérationnel constituant une première séquence d’investissement sur environ 10% du parc de chaque établissement, ont été impliqués les financiers, DGS et Agents comptables pour éprouver la part de financement des investissements supportables sur le moyen terme par l’établissement.

    Pour ce faire un outil d’aide à la décision dédié au pilotage financier des établissements, non seulement sur la fonction immobilière mais aussi sur l’équilibre prévisionnel du budget des établissements, a été mis au point par une équipe de chercheurs – Patrice Barbel de Rennes 1 et Louis-François Le Glass de Tours- et développé sur une plateforme web avec l’appui d’un consultant OPTIC Performance.

    Cet outil, qui permet une simulation financière, a été testé par les établissements engagés dans le pilote. Il permet de tester la robustesse de nombreux scenarii (investissement pluriannuel, désinvestissement, dévolution, rénovation énergétique du patrimoine immobilier … Il est accessible à tous les établissements membres de la CPU sur un site réservé et sécurisé : simulationfinanciere.cpu.fr

    En réalisant un investissement de 800 M€ TCDC sur 600 000 m², les 10 établissements réalisent dès la phase pilote 50% d’économie d’énergie sur le parc traité et réduisent de 60% les émissions carbones.

    Globalement les prospectives financières sur le pilote démontrent que les établissements sont en capacité d’assumer autour de 50% du besoin d’investissement, via le recours à l’emprunt.
    Pour les autres 50%, un fond d’amorçage à hauteur de 30% doit être apporté par l’Etat, les 20% restant peuvent être couverts par les collectivités.

    Un séminaire de présentation du PEEC 2030 et du pilote démonstrateur constitué par les établissements engagés dans le groupe de travail CPU est programmé le 17 mai prochain à la CPU.

    L’AMUE mettra en place des formations à partir de septembre, sur l’ensemble des outils techniques et financiers pour en faciliter leur appropriation par les établissements.
    (1) : Aix-Marseille; Angers ; Clermont-Auvergne ; Grenoble Université ; Haute-Alsace ; Lorraine ; Lyon Université ; Nantes ; Paris-Nanterre ; Rennes1 ;

    116
    membres
    2 millions
    d'étudiants
    3000
    laboratoires de recherche
    82
    prix Nobel