France Universités et son homologue suédoise, l’Association of Swedish Higher Education Institutions, demandent l’inscription de la liberté académique dans la constitution des États
À l’occasion de la rencontre qui s’est tenue à Stockholm les 16 et 17 novembre 2022 entre France Universités et l’Association of Swedish Higher Education Institutions (SUHF), Astrid Söderbergh Widding et Manuel Tunon de Lara, leurs présidente et président respectifs, ont présenté un état des lieux de la liberté académique dans le monde.
Le constat est partagé par les présidentes et présidents d’université des deux pays quant aux risques que font peser les gouvernements de certains États membres de l’Union européenne conduits, ou soutenus, par des formations susceptibles de miner les valeurs fondamentales au sein même des campus universitaires.
Il et elle ont tenu à rappeler que la liberté d’enseigner et de chercher, de publier et de diffuser les résultats de la recherche, de créer et de transmettre de nouveaux savoirs par l’enseignement, et de remettre en cause les dogmes ou les doctrines établies en encourageant la pensée critique de toutes et de tous – étudiantes et étudiants, personnels administratifs et enseignantes et enseignants-chercheurs – sont au cœur de la liberté académique.
Dans le droit fil de la nouvelle Magna Charta Universitatum, du communiqué de Rome, de la déclaration de Bonn et la déclaration de Marseille, France Universités et l’Association of Swedish Higher Education Institutions proposent de refonder le pacte social sur lequel repose la liberté académique, en laissant aux universités le soin de définir elles-mêmes leurs responsabilités et leur rôle au sein et en faveur de la société, indépendamment de toute visée prescriptive ou coercitive de la part des pouvoirs publics. La liberté académique est à cet égard indissociable de l’autonomie institutionnelle, à laquelle elle doit donner tout son sens.
Elle n’en comporte pas moins des responsabilités vis-à-vis des citoyennes et citoyens, qui nécessitent que l’université soit en mesure de faire face aux grands bouleversements politiques, socio-économiques et géopolitiques, ainsi qu’aux grands défis contemporains que constituent le développement durable, l’égalité femmes-hommes, la lutte contre toutes les discriminations, de même que l’accueil des enseignants-chercheurs et des étudiants réfugiés.
La liberté académique est, avec les autres libertés et valeurs fondamentales, au cœur de la démocratie.
C’est pourquoi Astrid Söderbergh Widding et Manuel Tunon de Lara demandent solennellement que la liberté académique soit inscrite dans les constitutions nationales là où ce n’est pas encore le cas.
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