Données de la recherche : les scientifiques font entendre leur voix
« Pour une science ouverte à tous » : tel est le nom de la tribune publiée par « Le Monde des Sciences », le 7 mars dernier. Signée par une trentaine de scientifiques, la tribune vise à soutenir la libre diffusion des publications scientifiques rendue possible par le projet de loi pour une République numérique qui sera examiné au Sénat à partir du mois d’avril.
« En tant que chercheurs, nous considérons que les résultats de la recherche scientifique constituent un bien commun qui appartient à tous et qui doit circuler le plus largement possible », indique les signataires en préambule de la tribune.
Pour faire connaître leurs travaux, les chercheurs doivent publier dans des revues scientifiques. Aujourd’hui, il existe quelques 28 000 revues à comité de lecture couvrant l’ensemble des domaines d’étude dans le monde.
Les articles scientifiques sont pour le moment soumis aux règles fixées par chaque éditeur. Celui-ci peut exiger un délai très long avant la mise des articles en accès public, par exemple via une archive et parfois même, faire payer l’accès aux données alors même que ces dernières sont le fruit d’une recherche financée par des fonds publics.
Pour modifier ces pratiques, l’article 17 du projet de loi prévoit la possibilité pour chaque auteur de rendre ses écrits scientifiques, lorsqu’ils sont financés en majorité sur fonds publics, librement accessibles au terme d’un délai en cohérence avec les recommandations de l’Union européenne, soit au maximum six mois pour les sciences et techniques et douze mois pour les sciences humaines et sociales.
Le projet de loi avait déjà été salué par la CPU et le CNRS dans un communiqué du 22 janvier. Ces derniers demandaient au Parlement « d’inscrire dans la loi des mesures claires et fortes montrant l’engagement des Nations pour une recherche publique et ouverte ».
Et la tribune du Monde d’affirmer : « Chercheurs soucieux de l’intérêt public et du bien commun, nous considérons que l’accès ouvert est au cœur de nos missions de production et de diffusion du savoir. Nous appelons au développement d’une science citoyenne, ouverte à tous, et invitons les sénateurs à voter la loi pour une République numérique, en particulier l’article 17, favorable à l’accès ouvert ».
Parmi les signataires de la tribune, on peut citer Fabienne Blaise, présidente de l’université Lille 3 Charles-de-Gaulle, Jean Chambaz, président de l’université Pierre et Marie Curie, Lise Dumasy, présidente de l’université Grenoble-Alpes, Jean-Pierre Finance, président de Couperin, Patrick Lévy, président de la Communauté d’universités et d’établissements Grenoble Alpes, et Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine.
Lire la tribune sur le site du Monde des Sciences.