Création de l’Institut du Service Public : la CPU salue la volonté de rapprochement entre la haute fonction publique et l’université
L’annonce faite, ce jeudi 8 avril, par le Président de la République du remplacement de l’ENA par l’Institut du Service Public clôt un cycle de discussions commencé il y a plusieurs mois. La Conférence des présidents d’université (CPU), qui a été auditionnée à diverses reprises dans le cadre de la mission confiée à Frédéric Thiriez, rappelle que la réforme du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires ne peut se résumer ni à un changement de nom, ni à un « ravalement de façade ». C’est donc un vrai travail de fond qu’il faut engager au-delà des annonces, et la CPU considère qu’il doit satisfaire aux quatre principes suivants.
Rapprocher, premièrement, la formation des hauts-fonctionnaires de la recherche universitaire, particulièrement de la recherche en sciences humaines et sociales et à ses méthodes, afin de comprendre la société complexe et de répondre à ses besoins. Il faudra envisager un accès de la haute fonction publique plus large aux docteurs : il est aujourd’hui trop anecdotique pour permettre un véritable changement de culture. Il s’agit aussi d’ouvrir la formation à la recherche internationale pluridisciplinaire.
Organiser la formation à l’ISP sur une alternance touchant tous les territoires de la République, dans leur diversité, et pas seulement les préfectures et les chefs-lieux où elles sont implantées. La République est partout chez elle et il appartient à celles et ceux qui la servent d’en connaître les réalités du quotidien et les attentes jusque dans les lieux les plus excentrés. C’est aussi le levier d’une réforme de l’Etat à mener.
Ouvrir, par ailleurs, la haute fonction publique à des profils différents. C’est à la fois un enjeu d’attractivité des carrières chez les jeunes, d’équité en termes de profils sociaux et culturels, et par conséquent d’efficacité de l’action publique. La CPU a participé au groupe de travail sur les « prépas talents », qui sont un premier pas dans le bon sens.
Déployer, enfin, la formation tout au long de la vie. Ni le rang de sortie de l’ISP, ni la qualité du parcours initial ne dispensent, en effet, d’un retour programmé et régulier en formation. La gestion de crise, pour ne prendre que cet exemple, s’apprend, et la période actuelle démontre l’insuffisance des pratiques interministérielles comme le défaut de culture commune. La formation par la recherche, l’accueil d’enseignants-chercheurs dans l’ISP et l’ouverture sur les universités, présentes sur l’ensemble des territoires métropolitain et d’outre-mer, s’avèrent donc indispensables.
Sur ces différents points, la CPU et les universités sauront apporter leur concours.