Colloque Eco-campus 3 : la parole à Corinne Lepage
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Colloque Eco-campus 3 : la parole à Corinne Lepage

France Universités : date de publication

    A l’occasion du colloque Eco-campus 3 organisé par la Conférence des présidents d’université et la Conférence des grandes écoles, le 15 et 16 octobre, à l’Université de Nanterre et à l’Essec Business School. Corinne Lepage, présidente du parti écologiste Cap 21 est intervenue lors de la séance plénière du 15 octobre. Pour le site de la CPU, elle met en lumière l’apport essentiel de la recherche universitaire dans la découverte de solutions innovantes et revient sur la façon dont les universités peuvent s’engager toujours d’avantage.

    CPU : Pourquoi intervenir devant les acteurs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 15 octobre prochain ?

    Corinne Lepage : Les acteurs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche jouent un rôle essentiel dans la métamorphose dans laquelle nous sommes entrés, et ce, à plusieurs titres.
    Tout d’abord, via la recherche, dans la mesure où les innovations qu’elles soient technologiques et/ou managériales sont indispensables dans la mise en œuvre de solutions, et en particulier de solutions de rupture. Les nouvelles approches transversales que l’Université propose désormais aux étudiants et aux chercheurs ouvrent des perspectives très innovantes.

    De plus, les « digitale native » que sont les nouvelles générations d’étudiants portent dans leurs » gènes » la révolution numérique et l’approche du monde que celle-ci engendre. De plus en plus, ce sont de jeunes chercheurs qui deviennent de jeunes entrepreneurs, et les capacités que peuvent avoir les universités à abriter de « jeunes pousses » sont essentielles.

    Ayant eu la chance de travailler sur l’économie du Nouveau Monde, je suis très heureuse de pouvoir venir échanger avec les acteurs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 15 octobre.

    Quels sont les enjeux de la Cop 21 dont l’ouverture aura lieu en novembre prochain ?

    La COP 21 est souvent présentée comme la COP de la dernière chance. Il est vrai que les prévisions du GIEC sont de plus en plus tragiques et que la possibilité de limiter à deux degrés la température à la fin du siècle apparaît comme de plus en plus aléatoire.

    C’est la raison pour laquelle il serait particulièrement urgent et indispensable que les 195 Etats du monde notifient des engagements qui permettent d’atteindre cet objectif. D’ores et déjà, il est plus qu’improbable que les engagements, à supposer qu’ils soient notifiés par tous les Etats (ce qui n’est pas encore le cas) y parviennent. C’est la raison pour laquelle la France cherche à introduire une clause permettant de manière périodique de renforcer les engagements pris.

    La question qui se pose aussi est de savoir quelle sera la nature de ces engagements, contraignants ou non. Et dans l’hypothèse où ils seraient contraignants, quel serait le type de contrôle et de sanction qui serait envisagé.

    Un autre point essentiel est celui du financement et en particulier celui du fonds vert de 100 milliards de dollars à partir de 2020. Ce fonds, essentiellement destiné à permettre l’adaptation des pays du Sud à un réchauffement climatique d’ores et déjà palpable, est aujourd’hui financé à 10 milliards. Sans un système pérenne, comme par exemple la taxe sur les transactions financières, il est peu probable que la somme puisse être atteinte, ce qui rendrait très aléatoire un accord des pays du Sud.

    Mais les enjeux de la COP 21 sont également du domaine de la gouvernance, en particulier de la part de la société civile dans la transition énergétique. À cet égard, l’agenda des solutions, la montée en puissance des O.N.G., la légère évolution du monde de la finance constituent des éléments tout à fait décisifs.

    De quelle façon les universités peuvent-elles s’impliquer d’avantage dans la lutte contre le dérèglement climatique ?

    Les universités peuvent s’impliquer à bien des niveaux :

    – Tout d’abord au niveau de la politique suivie sur les campus en terme énergétique, de gestion des déchets, d’achats publics, de transport etc…
    – Ensuite, au niveau de la sensibilisation des étudiants sur le sujet par des conférences communes, des documents etc…
    – Puis au niveau des cursus universitaires avec des modules aussi nombreux que possible dans le plus grand nombre de disciplines, avec un effort particulier sur la transdisciplinarité et dans les activités de recherche en aidant notamment à des initiatives étudiantes ;
    – Enfin, dans toutes les actions menées par les universités avec le reste de la société.

    Les attentes sont fortes, et les moyens nombreux. A nous de mettre en commun nos forces pour opérer la métamorphose.

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