France Universités : Relancer la recherche biomédicale en France
À l’occasion de la journée mondiale de la Santé, France Universités publie, le 7 avril 2023, un rapport sur l’état de la recherche biomédicale en France et formule ses propositions.
Sur la base d’une analyse bibliométrique approfondie, l’étude montre la place qu’occupe la recherche biomédicale française sur la scène internationale en termes de production et d’impact scientifiques, et aide à mieux comprendre le poids respectif des principaux acteurs institutionnels dans ce domaine.
Quatre grands enseignements peuvent en être tirés :
– L’investissement dans la recherche en biologie santé par habitant n’est pas à la hauteur de celui de pays comparables (Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Allemagne, Italie, Espagne).
– La recherche biomédicale en France ne décline pas en soi, mais, au cours de la dernière décennie, sa croissance plafonne en-dessous de son potentiel, contrairement aux autres pays européens. Par ailleurs, la France apparaît globalement plus spécialisée dans des domaines classiques que dans des domaines de pointe ou émergents. Cela fait courir le risque de retard supplémentaire, en particulier dans les domaines émergents à forte contribution des sciences sociales.
– Plus de 60 % de la recherche produite en France provient de l’ensemble des universités et de leurs CHU, les universités portant les travaux en sciences de la vie et l’approche interdisciplinaire et les CHU, presque toutes les recherches en sciences de la santé, avec peu de chevauchements. Ainsi, les recherches en biologie santé sont insuffisamment liées aux recherches dans d’autres disciplines.
– Les CHU sont moins performants en termes d’impact scientifique des publications, avec un taux de citations plus faible par rapport aux universités et à l’Inserm, en recherche fondamentale et translationnelle, mais aussi en santé publique.
L’étude confirme ainsi l’impact négatif de la complexité organisationnelle du système français de recherche biomédicale sur sa capacité à piloter la politique de recherche et à répondre aux grandes priorités nationales. Ce problème a déjà été évoqué par les Académies de médecine et de pharmacie dans leur rapport conjoint paru en 2021.
Face à ces constats, France Universités propose notamment de se saisir de la clause de revoyure de la Loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030, afin de porter dès 2027 la recherche à 3 % du PIB (1 % du PIB pour la recherche publique), et à au moins 30 % la part dédiée à la recherche biomédicale, mais aussi de sanctuariser les crédits dédiés à la recherche clinique hospitalière dans la loi de finances de la sécurité sociale.
Nous proposons également de réunir l’ensemble des financements des programmes nationaux de recherche en santé sous un pilotage unique, afin d’élaborer une stratégie commune de recherche en santé en confiant à l’Inserm le pilotage de la programmation nationale de la recherche en santé et aux universités le pilotage de la politique scientifique locale.
France Universités préconise par ailleurs de ré-universitariser et de remédicaliser la gouvernance des CHU dans le but de conforter les changements majeurs opérés depuis 2007 pour les universités, et de renforcer le partenariat entre CHU et Université par un contrat d’objectifs, de moyens et de performance en cohérence avec les contrats pluriannuels respectifs de chacune des parties.
Consulter le dossier de presse : la synthèse du rapport et les 10 propositions de France Universités. Le rapport en anglais est disponible ici.
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