Accueil des migrants et des réfugiés : des universités solidaires mais responsables
Depuis 3 ans, face à un afflux croissant de migrants et de réfugiés sur leurs campus, les universités font preuve de solidarité. L’action universitaire concerne en priorité ceux d’entre eux qui ont vocation à poursuivre ou à entreprendre des études prenant la suite de celles amorcées dans leur pays d’origine et/ou nécessaires à leur intégration.
Les établissements ont dû prendre en compte la spécificité de ces publics et leurs besoins. Plusieurs mesures ont été prises à cette fin : exonération des frais d’inscription pour les étudiants réfugiés et demandeurs d’asile ; accompagnement des étudiants dans leurs démarches administratives (en lien avec les autorités préfectorales et les associations de terrain) ; apprentissage de la langue française par des cours de Français Langue Etrangère (FLE) ; assistance sociale (souvent en lien avec les CROUS) ; aide à l’orientation, à la reprise d’études et à la professionnalisation ; aide à l’insertion sociale (avec l’appui des associations étudiantes) ; bilan de compétences.
La poursuite prévisible du phénomène migratoire augurant que les universités continueront à être concernées et impactées par la situation dramatique des migrants et réfugiés en France, la CPU tient à affirmer que :
– Les universités continueront à assumer leur rôle d’accueil et d’intégration dans le cadre des missions de formation et de recherche qui sont les leurs.
– Elles exprimeront leur solidarité à l’égard des réfugiés et des migrants et développeront les recherches et formations sur les questions de migration, de droits des migrants et d’intégration dans la société française.
– La politique migratoire est du ressort de l’État, les universités ne peuvent pas se substituer à lui. Même si certaines se trouvent néanmoins de plus en plus souvent à devoir le faire, elles ne devraient pas, même temporairement, se transformer en lieux d’hébergement au risque de compromettre les conditions d’accueil des étudiants et des personnels de ne pouvoir assurer la sécurité des migrants eux-mêmes ; et d’affecter les spécificités de leurs missions de service public d’enseignement supérieur et de recherche.
Cette situation alarmante d’une ampleur sans précédent, appelle du législateur une réponse rapide, digne, humaine et efficace dans le cadre d’une politique nationale et européenne concernant l’immigration.
Face à des situations dans lesquelles la solidarité nationale doit s’exprimer, les universités ne peuvent ni ne doivent se retrouver isolées. Au nom de la communauté universitaire, la CPU exprime son soutien aux directions des établissements directement impactées. Porteuses des valeurs de la République et de la déclaration des droits de l’homme, les universités se sentent engagées dans un devoir d’entraide et de solidarité. Elles attendent toutefois un soutien explicite des pouvoirs publics, et du gouvernement des solutions concrètes à de graves questions qu’elles n’ont ni la capacité ni la mission de régler seules.
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