Du temps et des moyens pour réussir la réforme de l’accès à l’université
La CPU est attachée aux orientations de la réforme de l’accès en premier cycle de l’enseignement supérieur qu’elle soutient, notamment parce qu’elle doit permettre de mieux orienter les élèves, les préparer aux spécificités de l’enseignement supérieur et favoriser leur réussite.
Pour autant, le conseil d’administration de la CPU considère que la mise en œuvre de la loi « orientation et réussite des étudiants » ne pourra pleinement produire ses effets positifs que si son application est pensée dans la durée, et si les moyens nécessaires à son déploiement sont au rendez-vous.
Force est de reconnaître que la CPU n’a pas été suffisamment entendue au moment de l’élaboration de la loi de finances 2018. Pour être capable d’accueillir à la rentrée prochaine des étudiants encore plus nombreux, et pour mettre en place partout les parcours personnalisés destinés à mieux les accompagner et à favoriser la réussite, notamment des plus fragiles, un soutien à la hauteur des ambitions affichées est requis.
Très concrètement, les équipes pédagogiques et administratives vont devoir déployer des efforts et des moyens importants pour s’approprier l’outil Parcoursup et gérer des flux de dossiers certes variables d’une filière à l’autre, mais parfois considérables. En outre, les contraintes de calendrier ne nous permettront pas de concevoir, ni installer, dès la rentrée prochaine, l’ensemble des nouveaux dispositifs que nous souhaitons mettre en œuvre pour mieux accueillir les étudiants.
En conséquence, le conseil d’administration de la CPU alerte d’ores et déjà le gouvernement sur l’impérieuse nécessité que le projet de loi de finances pour 2019, et ceux des exercices suivants, soient réellement au niveau des ambitions d’une telle réforme, ainsi que de l’attente des élèves et de leur famille pour un enseignement supérieur toujours plus performant.
Malgré la volonté des établissements d’enseignement supérieur de faire en sorte que la prochaine rentrée se passe dans les meilleures conditions, il ne fait pas de doute que l’application et le déploiement de la réforme ne pourront se faire que de manière progressive, sur plusieurs années.
CNESER du 16 janvier 2018.