« L’intégrité scientifique en action » : le colloque 2017 aura lieu à Nancy
Le 23 février prochain, l’université de Lorraine organise, avec la Conférence des présidents d’université et l’Association Française pour le Mouvement Universel pour la Responsabilité Scientifique (MURS-IS), la session 2017 du Colloque national de l’intégrité scientifique, intitulé « l’intégrité scientifique en action ».
Tous les jours, les chercheurs repoussent les frontières de la connaissance et font part de leurs découvertes au monde académique, socio-économique et dans les médias. Dans une société de connaissances et d’innovations en évolution permanente, responsabilité et intégrité scientifique sont plus que jamais les bases de la crédibilité des scientifiques et de leurs travaux.
Dans la droite ligne du colloque 2016 « L’intégrité scientifique : parlons-en » qui avait eu lieu à Bordeaux, le 29 janvier 2016, l’université de Lorraine, la CPU et MURS-IS organisent le colloque « l’intégrité scientifique en action » qui s’adresse à l’ensemble des acteurs de la recherche y compris aux étudiants et à tous ceux qui contribuent à des actions de sensibilisation à tous les niveaux de la formation universitaire.
Un triple objectif
Le colloque entend dresser un état des lieux sur la manière dont les établissements sont en capacité de contribuer à la mise en œuvre de bonnes pratiques en recherche, à l’énoncé de repères déontologiques, à la mise en place de démarches et de procédures par lesquelles des allégations de manquement sont gérées.
Il s’agira également de s’interroger, dans un contexte marqué par la concurrence pour l’obtention de fonds, par l’importance du financement privé et par l’exigence accrue de performances scientifiques, sur les liens d’intérêt qui peuvent conduire à des conflits d’intérêts.
Enfin, l’implantation des mesures mises en place vise aussi à faire en sorte que, de façon continue, l’ensemble des acteurs qui sont impliqués soient investis d’une responsabilité claire à l’égard de la protection des personnes et notamment des lanceurs d’alerte. Démontrer que les enjeux relatifs à la fiabilité des résultats sont au cœur des préoccupations des acteurs de la recherche participe de la relation de confiance avec la société, dans une période de relativisme scientifique inquiétant.
Une journée riche en débats
Toute la journée, se succéderont conférences, tables rondes et témoignages. Parmi les évènements marquants, on peut citer :
– La conférence inaugurale « L’intégrité scientifique : du silence à la parole et de la parole à l’action », en présence de Claude Huriet, sénateur honoraire et président honoraire de l’Institut Curie ;
– Une intervention de Pierre Corvol, professeur émérite au collège de France et vice-président de l’académie des sciences : « Renforcement du traitement de l’intégrité scientifique en France : recommandations et mise en œuvre » ;
– Une présentation du guide « pratiquer une recherche intègre et responsable« , nouvellement publié par le CNRS et la CPU ;
– Des questions autour de la mise en place d’une formation à l’intégrité scientifique, par Antoine De Daruvar, professeur à l’université de Bordeaux et directeur de l’école doctorale des sciences de la vie et de la santé ;
– Une intervention de Pierre Le Coz, professeur à Aix-Marseille Université et président du comité de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts à l’ANSES : « Les liens et les conflits d’intérêts dans la recherche et l’expertise ».
Consultez le programme complet de la journée sur le site dédié
En janvier 2017, les annonces de Thierry Mandon sur l’intégrité scientifique
Le colloque s’inscrit aussi dans le cadre des annonces faites en janvier 2017 par Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de la Recherche et de l’Enseignement supérieur relatives à l’intégrité scientifique :
– La mise en place de l’Office français de l’intégrité scientifique (Ofis), qui pourrait prendre la forme d’un département du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) ;
– L’envoi d’une « lettre circulaire » à tous les établissements pour leur demander d’appliquer les recommandations du groupe de travail de Pierre Corvol, professeur émérite et administrateur honoraire du Collège de France, qui s’était vu confier en janvier 2016 par Thierry Mandon, une « mission de concertation et de propositions relatives à l’intégrité scientifique » ainsi que la « charte nationale de déontologie des métiers de la recherche », signée en janvier 2015 par la CPU et plusieurs autres organismes de recherche ;
– La mise en place par l’Agence nationale de la recherche (ANR) d’un dispositif permettant de s’assurer que les établissements qu’elle finance respectent cette charte ;
– L’organisation début 2017 d’une conférence réunissant tous les établissements signataires de la charte et le groupe de travail. Cette conférence pourrait se réunir annuellement.
Deuxième grand colloque sur ce thème, le colloque de Nancy est devenu un rendez-vous annuel. A noter : l’année prochaine, en 2018, l’évènement aura lieu à Toulouse.