Plan de rénovation de la recherche biomédicale : 70 propositions d’actions pour redorer le blason de la recherche biomédicale française
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Plan de rénovation de la recherche biomédicale : 70 propositions d’actions pour redorer le blason de la recherche biomédicale française

France Universités : date de publication

    Manuel Tunon de Lara (ancien président de la Conférence des présidents d’université, devenue France Universités) et Anne-Marie Armanteras (ancienne conseillère santé d’Emmanuel Macron) ont remis jeudi 23 mai au salon SantExpo, le rapport sur la rénovation de la recherche biomédicale, six mois après la commande du gouvernement. 70 recommandations autour de 6 volets sont formulées afin de permettre à la France de retrouver sa place en tant qu’actrice mondiale majeure de la recherche biomédicale.

    La recherche en santé est celle qui touche au plus près les humains et la crise sanitaire du Covid-19 a mis en lumière ses forces comme ses faiblesses. Grâce à la mobilisation internationale des scientifiques, dans un temps record, des solutions efficaces ont été développées. Chaque année, des progrès majeurs sont effectués et contribuent à l’amélioration des conditions de vie et la France a longtemps été une actrice de premier plan dans la recherche en sciences médicales, en s’appuyant notamment sur une culture et une histoire riches. Louis Pasteur et, trois siècles plus tôt, Ambroise Paré en sont des figures incontournables.

    De plus, la France est le 4e pays au monde ayant fourni le plus de prix Nobel de Médecine (13) et la production scientifique française dans les sciences médicales se situe au 6e rang mondial. Mais au fil des ans, l’écart se creuse avec les premiers (les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et la Chine). Ce déclin incontestable, amorcé depuis une vingtaine d’années, est le point de départ de la commande de ce rapport, formulée par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Ministre de la Santé et de la Prévention et le Ministre délégué à l’industrie. Elle fait suite à la déclaration du Président de la République le 16 mai 2023 sur la recherche médicale[1]. L’objectif de cette mission était de « formuler des propositions opérationnelles autour de deux grands axes, l’un concernant le pilotage stratégique, l’attractivité et l’organisation de la recherche biomédicale, et l’autre le financement de la recherche et de l’innovation ». Ainsi, ce rapport se veut être un « schéma cohérent de mesures rapidement applicables ».

    Trois principaux points freinant la recherche biomédicale en France ont été identifiés :

    • La complexité de l’organisation de la recherche française engendrant de la concurrence entre les différents acteurs, d’autant plus dans la santé,
    • La baisse des financements publics et privés comparativement aux autres nations majeures dans ce secteur,
    • La baisse de l’attractivité des carrières hospitalo-universitaires.

    Pour permettre à la France de retrouver une place de premier plan dans la compétition internationale qu’est la recherche biomédicale, 70 recommandations sont formulées autour de 6 axes :

    1. Faire évoluer l’Inserm vers une agence de programmation et de financement de la recherche biomédicale,
    2. Construire une véritable politique de site contractuelle de la recherche biomédicale,
    3. Combler notre retard dans le financement public de la recherche biomédicale,
    4. Repenser les conditions d’exercice et la carrière des hospitalo-universitaires,
    5. Anticiper et accompagner les mutations à venir dans la recherche conduite chez l’humain et sur les populations en s’appuyant sur la révolution numérique,
    6. Répondre à l’accélération de la dynamique d’innovation dans le domaine biomédical.

    Elles sont issues d’auditions menées auprès de plus de 200 acteurs experts, dont France Universités qui avait déjà fait quelques propositions en 2023 à l’issue du rapport (LIEN ICI EN FRANCAIS) sur l’état de la recherche biomédicale qu’elle avait diligenté (« Supporting France Universités’s reflections on the state of biomedical research in France, 2023 » LIEN ICI EN ANGLAIS).

    Les recommandations sont déployables avec des temporalités différentes. Une grande partie d’entre elles peuvent être mises en place dès maintenant, d’autres se situent à moyen et long terme. En effet, certaines nécessitent des processus, plus chronophages, comme des modifications du droit. Dans un premier temps, l’optimisation des moyens a été identifiée comme devant être la priorité. Mais au-delà des financements qui devront être plus importants, surtout ceux du privé, il est nécessaire de repenser l’organisation de la recherche afin de la simplifier. Cette démarche a déjà été entreprise avec la création de sept agences de programmes thématiques, dont une dédiée à la santé et pilotée par l’Inserm, et l’attribution du rôle de cheffes de file de la recherche multidisciplinaire sur leur territoire aux universités. Ces dernières ont donc un rôle essentiel à jouer afin de participer au rayonnement de la France en matière de santé, dont elles ne doivent plus hésiter à s’emparer.

    [1] A l’Institut Curie : « Face à la logique de silo, le moment est venu de travailler à une recherche biomédicale plus unifiée, plus efficace… pour permettre à la France de retrouver une place de premier plan dans la compétition internationale. »

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