Médaille d’or de Philologie : la consécration de Florent Montaclair
Le 18 décembre dernier, à New York, Florent Montaclair, enseignant-chercheur de littérature à l’université de Franche-Comté, a été récompensé pour ses recherches sur la littérature fantastique du XIXe siècle. Il devient le premier français à se voir décerner la médaille d’or de la société de Philologie, équivalent littéraire de la Médaille Fields pour les mathématiques.
Délivrée tous les cinq ans à des grammairiens ou à des spécialistes de la critique littéraire, la médaille d’or de la société de Philologie est la plus haute distinction universitaire mondiale qui soit attribuée dans le domaine des lettres. Umberto Eco, le célèbre philosophe, sémioticien et écrivain italien, avait reçu ce prix en 2001.
La cérémonie officielle de la remise de la médaille d’or à Florent Montaclair, aura lieu en février prochain.
Le fantastique à l’honneur
Docteur en littérature générale et comparée à l’université Paris IV Sorbonne, Florent Montaclair enseigne à l’université de Franche-Comté au sein de l’« Unité de formation et de recherche en Sciences, techniques et gestion de l’industrie » de Belfort ainsi qu’à l’ESPE de Besançon.
Les travaux de Florent Montaclair « sur la relation entre les arts et les littératures et sur la structure du roman-feuilleton fantastique montrent le lien entre les littératures françaises et américaines et entre la structure des littératures réalistes et fantastiques », souligne la Société internationale de philologie.
Au cours de ses recherches, il s’est particulièrement concentré sur la littérature fantastique qui a connu un essor exceptionnel au XIXe siècle et au début du XXe siècle. « C’est l’époque où beaucoup d’auteurs : Prosper Mérimée, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Charles Nodier… à l’exception de Victor Hugo, se lancent dans des textes fantastiques », indique Florent Montaclair. Parallèlement, il étudie le roman-feuilleton, un genre très prisé à partir de 1830 qui permet la publication périodique de chapitres de romans dans les journaux. Par ailleurs, Florent Montaclair consacrera plusieurs publications à la littérature vampirique qui a connu un véritable engouement dans les années 1820.
Pour la suite de ses travaux, il envisage de travailler sur la « grammaire » du vampire : « Dans tous les films, on retrouve des images du vampire descendant un escalier monumental. Je cherche à voir s’il en va de même pour la forme des textes, s’il existe des schémas récurrents », confie-t-il.
La philologie, une science du langage
Le Larousse donne à la philologie la définition suivante : « établissement ou étude critique de textes, par la comparaison systématique des manuscrits ou des éditions, par l’histoire. L’objet de la philologie est constitué par les textes écrits, […], à la frontière de la linguistique et de l’histoire littéraire ».
Si pour Platon, elle se définissait comme l’amour pour la littérature et pour l’érudition en général, sa notion évolue avec le temps pour devenir aujourd’hui l’ensemble des notions nécessaires à l’étude littéraire d’une langue et l’étude critique d’un texte.
Crédits photo : Ludovic Godard – UFC