Les universités en ordre de bataille pour être davantage présentes dans les programmes européens
A l’occasion de la mise en place des différents programmes européens pour la période2014-2020 (Horizon 2020, Erasmus + et la politique de cohésion), la CPU publie un mémento sur « les programmes européens 2014-20120 pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, outils stratégique à l’attention des responsables et des différents acteurs des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ».
Avec cet ouvrage collectif, la CPU souhaite donner aux établissements les informations, les codes et les éléments de réflexion qui doivent leur permettre de s’appuyer intelligemment sur les activités et les programmes européens pour élaborer et mettre en œuvre leurs propres stratégies.
Les synergies rendues possibles entre les programmes européens renforcent l’aspect stratégique de ces programmes. Les universités utilisent en effet les trois programmes européens liées la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur dans un cadre territorial et international. De surcroît, dans le cadre du CPER, les fonds publics abonderont les choix stratégiques des régions dans le cadre des programmes opérationnels pour la politique de cohésion (« Smart Specialisation »).
La rédaction de ce document a été l’occasion de mesurer les progrès effectués par les universités pour répondre aux projets européens : renforcement des cellules Europe qui sensibilisent et aident les enseignants chercheurs à monter leurs projets européens (certaines cellules comptent jusqu’à une quinzaine de personnes par exemple à l’université Pierre et Marie Curie), mutualisation des moyens entre établissements d’une même COMUE, rapprochement entre le service des Relations internationales et des cellules Europe orientées sur les programmes Horizon 2020 et sur les fonds structurels, intégrées au service de la recherche ou celui de la valorisation. Ces correspondants Europe, organisés en réseau, constituent une ressource professionnelle de poids au service de leurs établissements.
Au niveau des sites, la mutualisation des compétences progresse au travers de plateformes d’ingénierie communes entre différents établissements et/ou organismes de recherche : c’est par exemple le cas de la plateforme strasbourgeoise associant l’université et le CNRS. On peut cependant encore regretter que la complexité du système français de recherche associant établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche, conduise encore à minimiser l’implication universitaire car ne prenant en compte dans les indicateurs que les partenaires d’un projet ayant formellement signé les documents administratifs. La CPU, avec le soutien de l’OST, est engagée, à ce titre, dans une opération de « vérité des chiffres ».
Certaines universités ont mis en place des mesures pour accroître le taux de succès de leurs enseignants chercheurs : l’Université de Marne la Vallée, par exemple, a constitué des panels d’experts pour analyser et conseiller les enseignants chercheurs qui souhaitent postuler à l’ERC. D’autres pour les motiver plus avant, notamment en leur donnant des décharges d’enseignement ou rachat d’heures d’enseignement, lorsque l’enseignant chercheur porte un projet de recherche européen, en prenant en considération le portage de projet européen dans l’évolution de la carrière de l’enseignant chercheur…
Ces stratégies répondent à un nécessaire renforcement de la participation française aux programmes européens. Ainsi la CPU a organisé une dizaine de rencontres sur des sites universitaires réunissant acteurs académiques, acteurs politiques et acteurs socio-économiques sur le sujet du partage des stratégies en direction de l’Europe. Dans le double contexte des nouveaux programmes européens et de la mise en place des COMUE, la construction et la mise en œuvre de stratégies européennes apparaissent en effet comme étant des éléments fédérateurs et mutualisables.
Sur le même thème