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Les universités actrices du développement durable

France Universités : date de publication

    Organisée conjointement par la CPU et l’université Joseph Fourier de Grenoble (UFJ) la première formation nationale des référents développement durable des universités s’est déroulée à Grenoble les 17 et 18 mars 2011. Réunissant 35 chargés de mission ou vice-présidents chargés du développement durable représentant une trentaine d’établissements, ces deux journées coordonnées par Pierre Kermen, chargé de mission développement durable de l’UJF ont été riches en réflexions et échanges de bonnes pratiques.

    Rencontre avec : Pierre KERMEN, chargé de mission développement durable à l’université Joseph Fourier de Grenoble ; Clara DOLY, responsable Environnement et Développement Durable, Université Nice Sophia Antipolis ; François DEDIEU, vice président délégué Qualité de Vie et Aménagement du Campus, Université de

    1/ Que pensez-vous de cette première initiative de formation des référents développement durable des établissements ? Quels en sont les objectifs ?
    PK : Il y avait trois raisons essentielles à la tenue de ce séminaire de formation. Tout d’abord constituer un réseau qui favorise l’échange sur les bonnes pratiques pour la mise en œuvre du Plan Vert, une obligation réglementaire issue du Grenelle de l’environnement. Mais également réfléchir aux moyens politiques, administratifs, budgétaires nécessaires pour une mise en œuvre globale du développement durable au sein de nos établissements d’enseignement supérieur. C’était aussi l’occasion d’affirmer une certaine méthode de gouvernance du développement durable c’est-à-dire celle du partenariat de l’ensemble des parties prenantes que sont les personnels et les étudiants qui ont un rôle essentiel mais aussi l’ancrage social et territorial.

    CD : Une telle initiative est essentielle et permet de créer un véritable réseau des chargés de mission développement durable au sein des universités en France. Il s’agit non seulement de pouvoir partager nos initiatives, nos méthodes de travail et nos projets, mais également de débattre ensemble des nouveaux modes de gouvernance à créer dans les universités ou encore des leviers qui peuvent être ceux du développement durable et de la Responsabilité Sociétale de nos organisations au sein des territoires. Grace à ces journées d’échanges, les points de « blocages » ont également le temps d’être abordés et discutés. Nous sommes conscients que nos démarches sont tout d’abord construites autour et grâce à des personnes volontaires, dynamique et convaincues. Une telle formation va dans ce sens en permettant d’enrichir les projets de chaque université et de construire une dynamique nationale.

    FD : Ce que j’ai vécu pendant ces deux jours : des formations/informations sur les grands enjeux, des règlements et des parties prenantes à considérer pour une dynamique de Développement Durable et de Responsabilité Sociétale de nos Organisations Universitaires (RSO), des retours d’expérience très concrètement exposés, des visites-démonstrations de réalisations immobilières exemplaires, et surtout des échanges simples, une implication personnelle directe et une grande convivialité entre tous les acteurs participants, sans distinction de rôle ni de statut. Tous ces ingrédients nous ont permis de réaliser un groupe intéressant et cohérent sur lequel toute démarche construite et volontaire d’un établissement peut maintenant s’appuyer pour commencer ou progresser vers la RSO. Le but visé, déjà initié en janvier 2010, a donc été largement atteint, d’un véritable groupe de travail, un comité DD de la CPU, nettement plus concret.

    2/ Quels bénéfices en avez-vous retiré pour votre établissement ?
    PK : Le développement durable est un axe important de la politique du Président de l’UJF, Farid Ouabdesselam et de son équipe et ce séminaire à Grenoble a été d’une certaine façon une reconnaissance par la CPU de cet engagement. Il est aussi un encouragement à poursuivre notre travail au moment où l’UJF met en œuvre son Plan Vert. De nombreuses initiatives d’autres établissements ont été présentées pendant ce séminaire et seront pour nous très utiles et transférables assez rapidement.

    CD : Les bénéfices sont nombreux et se situent à plusieurs niveaux, tant dans l’enrichissement des techniques de management des projets transversaux liés au développement durable que dans l’enrichissement humain et le partage. Pour ma part, je suis revenue à l’Université Nice Sophia Antipolis (UNS) convaincue de notre démarche collaborative mise en place par le Comité DD de la CPU. Ce comité est essentiel à la cohérence de nos projets et nous permet un réel échange entre référents et avec la Conférence des grandes écoles (CGE). C’est notamment pour cette raison que j’ai décidé de prendre une part encore plus active au sein du comité DD de la CPU, notamment autour du groupe de travail sur la labellisation de notre démarche.
    Un séminaire de la formation des chargés de mission développement durable à Grenoble a été consacré aux Green IT. Suite à cette formation, un dialogue technique a pu s’engager au sein de l’UNS entre le Service Environnement et Développement Durable et la Direction des Systèmes d’Informations de l’établissement.
    Par ailleurs, à l’occasion de cette formation, j’ai pu présenter les outils de management et de pilotage du Développement Durable que l’UNS développe depuis deux années au sein d’un service dédié à ces questions. Un débat très enrichissant a eu lieu suite à cette présentation et perdure dans nos échanges, permettant de structurer d’avantage nos démarches.
    Enfin, il me semble important de noter qu’à ce jour, dans le cadre des recrutements sur concours dans les universités, il n’existe pas d’emploi type propre au chargé de mission développement durable dans les Branches d’Activités Professionnelles. Si aujourd’hui, le Plan Vert, plan d’actions en faveur du développement durable, représente l’outil de pilotage de notre démarche dans l’enseignement supérieur en France, il apparait essentiel qu’une reconnaissance du métier puisse s’établir dans les recrutements sur concours, gage de pérennité des démarches engagées. Des propositions ont pu émerger de nos échanges et sont désormais remontées au sein du comité DD de la CPU. Il s’agit d’une véritable niche d’emplois nouveaux et attractifs qu’il est nécessaire de développer.

    FD : La constitution même de ce groupe permet d’envisager un peu plus sereinement la mise en place dans nos universités : les démarches dynamiques sont clairement identifiées comme reposant, certes sur un chargé de projet convaincu et convainquant parce qu’enthousiaste mais surtout sur un service identifié permettant un suivi et une pérennité des actions. Il est donc très clair pour moi que ce mode de fonctionnement avec un véritable contrat d’objectifs et de moyens dépasse très largement le simple affichage trop souvent décrit, trop souvent subi. C’est bien ce mode de fonctionnement que je vais proposer à la direction et au conseil d’administration de mon université. Je vais également proposer une participation active dans ce groupe ainsi constitué, gage d’émulation pour tous les établissements.

    3/ Quelles seront, selon vous, les suites à donner à cette première rencontre ?
    PK : La suite a donner serait me semble t-il que le développement durable puisse être pris en compte par l’ensemble des membres de la CPU. Il faudrait pour cela faire un séminaire destiné aux DGS pour encourager ceux qui se sont déjà engagés mais aussi entrainer celles et ceux qui n’ont pas encore mis le développement durable à l’agenda de leur travail. Nous comptons fortement bien entendu sur nos présidentes François Moulin-Civil et Sylvie Faucheux pour continuer à motiver au sein de la CPU les Présidents des Universités. Enfin il nous faut préparer avec nos collègues de la CGE le chantier de la labellisation.

    CD : Il parait essentiel de structurer le comité DD de la CPU en organisant ce réseau grâce à des outils d’échange. Une plateforme web serait un premier pas, en plus d’une promotion de la visioconférence. Nous nous devons de montrer l’exemple et de prouver que ces nouveaux outils sont performants et raisonnables. Notre comité, dont le nombre de participants a plus que doublé au cours des deux dernières années, doit s’organiser en proposant des outils de management de projets pour accompagner les chargés de missions développement durable dans leurs démarches au quotidien, qu’ils se sentent soutenus et écoutés. Ce comité est d’autant plus essentiel qu’il est aujourd’hui au cœur des échanges entre la CPU et la CGE.
    Par ailleurs en nous appuyant sur les retours de cette formation faite à Grenoble, nous pourrions proposer l’organisation de deux rencontres annuelles, dans différentes universités en France, où une thématique choisie pourrait être discutée autour de retours d’expériences et de partage de bonnes pratiques. Enfin, lors de la rencontre de Grenoble, la présence de Madame Françoise Moulin-Civil, co-présidente du comité DD de la CPU, témoigne d’un engagement fort de la CPU en ce domaine.

    FD : Cette connaissance réciproque des membres du groupe nous permettra de mieux travailler au cours de nos prochaines rencontres parisiennes trop brèves. Elle nous permettra également des réunions virtuelles (WebConf) que j’essaie de promouvoir avec l’aide de la logistique informatique et réseaux de notre université. En mettant à disposition des salles virtuelles de travail, nous pourrons enfin avoir une certaine cohérence entre nos buts « durables » et nos empreintes environnementales. Je crois à la valeur de l’exemple et les économies de kérosène (et donc de CO2), de temps et d’€uros peuvent être importantes mais sont largement facilités par une connaissance humaine préalable.Une bonne recette pour progresser en commun serait : 2 rencontres annuelles : longues (au moins 2 jours), décentralisées, en tournant, pour exprimer des principes et/ou acter des étapes, des réunions de travail, régulières et le plus souvent virtuelles pour échanger, affiner et mettre en forme nos réalisations et nos dossiers, échanger des bonnes pratiques, … des échanges locaux pour mutualiser et rendre cohérente une démarche territoriale. Cette recette est à déguster avec la modération dont nous sommes tous, à des degrés divers, des exemples vivants !

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