Les SATT : accélérateurs d’innovation indispensables aux universités et à leur territoire
Les Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT) ont été initiées dans le cadre du PIA1. Elles ont été conçues pour donner aux sites d’enseignement supérieur et de recherche les moyens nécessaires à la maturation de projet d’innovation et à l’accélération du transfert de recherche et de technologie vers le monde socio-économique, notamment local. Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche français de l’ensemble du territoire se sont massivement engagés dans la création de SATT afin de transférer, à la demande de l’État, leurs activités de valorisation et de gestion de propriété intellectuelle. Il a fallu plus de 3 ans pour que le paysage des SATT se stabilise.
De la même manière que les unités mixtes de recherche sont, dans le système de recherche français, le lieu de la mixité produisant une recherche de haut niveau dans la confiance mutuelle, les SATT représentent aujourd’hui le lieu de la mixité dans le domaine de la valorisation. À ce titre, elles ont un rôle essentiel à jouer dans le mécanisme de l’amplification et de la simplification du transfert.
Après quelques années de fonctionnement, et malgré une gouvernance complexe à mettre en œuvre, les SATT se sont peu à peu installées dans le paysage de la valorisation française, et en sont devenues des acteurs essentiels. Elles constituent de fait un relais indispensable de la coordination entre partenaires publics de recherche, universités, écoles et organismes. Cette structuration permet de choisir les meilleures options favorisant une gestion optimisée de la propriété intellectuelle et de transfert au regard des projets.
Ce dispositif, au moment où il commence à porter ses fruits et à être reconnu par les acteurs de terrain, doit non seulement être stabilisé mais aussi renforcé.
Grâce aux SATT, le monde socio-économique dispose enfin d’une porte d’entrée territoriale unique. Elle leur permet d’accéder aux nouvelles technologies qui émergent de nos laboratoires, après une phase de maturation assurée par les SATT, et donc d’accroître ainsi leurs compétences et leur compétitivité. Les SATT sont devenues les nœuds territoriaux essentiels rassemblant tous les partenaires concernés, universités, écoles, organismes de recherche et souvent les collectivités territoriales. En conséquence, les SATT doivent pouvoir continuer à travailler sur toute l’étendue des missions qui leur ont été confiées, et être soutenues dans leur montée en puissance. Cela ne doit pas empêcher d’imaginer de nouveaux dispositifs de maturation pour des zones non couvertes par les SATT.
Aussi, la CPU souhaite-t-elle consolider ses liens avec le réseau national des SATT. Une convention avec ce réseau permettra des contacts institutionnels réguliers et des actions conjointes.
Il est en effet essentiel de susciter et d’accompagner l’évolution de ce dispositif au niveau national, au fur et à mesure que les établissements et les chercheurs et enseignants-chercheurs apprennent à l’utiliser. Il faut travailler à simplifier les règles, notamment celles de la structure des conseils d’administration, pour accroitre la réactivité des SATT et progresser vers un dispositif encore plus agile. Il faudra également clarifier les objectifs initiaux du modèle économique des SATT, dont tout le monde s’accorde sur son caractère inapproprié.
Parmi les autres évolutions nécessaires, il convient d’œuvrer pour que la valorisation soit mieux prise en compte dans la carrière et le suivi des personnels de nos établissements. Il faut également continuer à intensifier les échanges entre les personnels des SATT et toutes nos unités de recherche, de façon à accélérer l’acculturation à la valorisation du plus grand nombre de chercheurs, quelle que soit leur discipline. Enfin, il convient d’accroitre le nombre de formations universitaires destinées à former aux métiers de la valorisation, pour qu’en particulier les SATT et les entreprises trouvent les compétences les plus à même de servir de passerelles avec le monde de la recherche.
La CPU, en appui sur ses réseaux, celui des vice-présidents et vice-présidentes recherche et valorisation et le tout nouveau réseau autour de l’entreprenariat et partenariat socio-économique, contribuera au développement de ce dispositif essentiel que sont les SATT et lui apportera tout son appui.