Bernard Bigot, la disparition d’un serviteur inlassable de la science
Avec la mort de Bernard Bigot, c’est un homme de conviction qui disparaît et un serviteur inlassable de la science dans tous les postes qui furent les siens au long d’une carrière remarquablement dense.
Bernard Bigot, c’est d’abord un parcours personnel qui le conduit à l’Ecole Normale Supérieure et au doctorat en chimie nucléaire. Professeur des universités, sa passion pour la science lui fait exercer des responsabilités éminentes à la tête d’institutions majeures nationales, au CEA, ou internationales, à ITER qu’il a marquées de son empreinte. C’est à lui que le Commissariat à l’énergie atomique doit de s’être ouvert aux énergies alternatives et d’avoir ainsi profondément modifié son positionnement, bien au-delà de considérations sémantiques.
Pour ses collaborateurs comme pour ses interlocuteurs, Bernard Bigot incarnait aussi une force de travail hors du commun. Nul ne peut oublier sa disponibilité dans les fonctions de directeur adjoint de cabinet au ministère chargé de la jeunesse, de l’éducation et de la recherche, de sa capacité à répondre à toutes les questions, de ses messages envoyés à toutes les heures, les plus tardives comme les plus matinales. Il a exprimé cette force de caractère jusqu’au bout en présidant le conseil d’ITER depuis la chambre de l’hôpital où il luttait contre la maladie.
Cette exigence envers lui-même s’accompagnait d’une grande attention aux autres. Il écoutait chacun avec bienveillance, sans jamais se départir de son sourire, et portait un intérêt à tous les sujets dont on l’entretenait. Il s’est ainsi engagé pour que le site lyonnais, où il avait œuvré naguère à l’installation de l’Ecole normale supérieure, s’organise de la meilleure façon pour créer les conditions d’un rayonnement à la hauteur de son potentiel scientifique. Il a à ce titre notamment assuré la présidence de Fondation pour l’université de Lyon. Cet engagement souligne aussi une autre des vertus de Bernard Bigot, la fidélité aux causes qu’il a portées au plan local, national et international.
Photo : En 2011, signature de la convention entre le CEA et la CPU.