Geneviève Fioraso : trois ans d’action au service de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Geneviève Fioraso : trois ans d’action au service de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

France Universités : date de publication

    En charge de ce portefeuille depuis mai 2012, Geneviève Fioraso a quitté ses fonctions le 5 mars dernier pour raisons de santé. La communauté universitaire lui souhaite un bon rétablissement. 

    La CPU tient à saluer le travail et l’action menée par Geneviève Fioraso pendant ces 3 années. Les débats entre le Ministère et la CPU ont été nombreux, riches, ponctués de désaccords, mais la capacité d’écoute de Geneviève Fioraso, son engagement sincère pour la formation, la recherche, l’innovation, et sa volonté d’amélioration des conditions de vie et de réussite des étudiants auront été des marqueurs constants de ces trois années à la tête de la rue Descartes.

    Convaincue qu’en période de crise plus que jamais, l’enseignement supérieur et la recherche sont des investissements indispensables pour notre pays, la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche s’est attachée, avec le soutien du Président de la République, à placer l’Université au cœur de l’action publique, en maintenant  un dialogue constructif avec ses représentants.  Cette action a commencé par une phase de réflexion sans précédent, les assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui ont permis la rédaction puis l’adoption de la loi du 22 juillet 2013 ; et une action symbolique : l’abrogation de la circulaire Guéant, unanimement rejetée par les universités, les étudiants et les employeurs.

    La Ministre a, au cours de ce mandat, constamment affiché son souci d’œuvrer en faveur de la réussite et de l’insertion professionnelle des étudiants, d’améliorer leurs conditions de vie, notamment en étendant les aides sociales aux boursiers, en généralisant la caution locative et en démocratisant davantage l’accès du plus grand nombre aux études supérieures. La mise en place du statut d’étudiant-entrepreneur, la valorisation du statut de jeune chercheur, la mise à l’honneur de l’apprentissage, la réforme entamée pour la formation professionnelle, le développement de la formation tout au long de la vie ont illustré cette priorité indispensable accordée à l’insertion professionnelle.

    Geneviève Fioraso s’est de plus efforcée de rendre plus lisible le paysage universitaire français, en diminuant le nombre d’intitulé de diplômes, mais aussi en réorganisant nos établissement autour de 25 pôles afin de renforcer les synergies et d’accentuer l’attractivité internationale de la formation et de la recherche françaises. Cette volonté de lisibilité a également été à l’origine de la définition d’une stratégie nationale de la recherche, et d’une stratégie nationale de l’enseignement supérieur.

    L’action de la Ministre s’est distinguée de ses prédécesseurs par sa volonté à conduire des actions interministérielles plaçant l’Université à l’interface de plusieurs champs publics. Il est ainsi remarquable que, pour la première fois depuis 1982, la Ministre ait conduit une réflexion avec le Ministre en charge du Travail sur la place des universités dans la formation tout au long de la vie.

    Plusieurs questions restent cependant en suspens, et continuent de compromettre la capacité de nos universités à remplir le rôle et les missions que leur a confiés la Nation. La question de la sélection en master, tout d’abord n’est toujours pas réglée et place les universités et les étudiants dans une insécurité juridique préjudiciable.

    Par ailleurs les tensions budgétaires persistent. Les universités sont dangereusement fragilisées par une insécurité financière difficile qui ne leur permet pas de construire des actions pluriannuelles sereinement et place les étudiants et les personnels dans une situation de moins en moins soutenable. Depuis 3 ans ce contexte budgétaire tendu a fortement marqué les relations entre la communauté universitaire et le ministère. La CPU regrette que la bataille traditionnelle entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère du Budget ait vu trop souvent ce dernier imposer ses vues, alors même que tous les décideurs s’accordent sur le fait que la sortie de crise viendra d’un investissement massif dans la formation et l’innovation : en un mot l’intelligence.

    Après trois années de défense courageuse de l’enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso quitte le Gouvernement. Pour l’heure, c’est Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui reprend le portefeuille de Geneviève Fioraso. La CPU réaffirme son attachement à un ministère de plein exercice et souhaite qu’un titulaire soit nommé au plus vite.

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