Claude Allègre : un ami de l’Université
Communiqués de presse

Claude Allègre : un ami de l’Université

France Universités : date de publication

    C’est avec une peine profonde que France Universités apprend la disparition de Claude Allègre.

    Avec lui disparaît un militant de la cause universitaire, un pionnier qui a ouvert des chantiers essentiels et après qui plus rien n’a été tout à fait comme avant.

    D’abord en qualité de conseiller auprès de Lionel Jospin à l’éducation nationale, il est l’auteur du plan Université 2000 d’où naîtront les 4 universités nouvelles d’Ile de France, Cergy, Marne La Vallée, Versailles- Saint Quentin et Evry, à la fois pour mieux accueillir des effectifs d’étudiants alors en forte croissance et pour que cela se fasse au plus près des territoires.

    Ministre en charge de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est à la dimension européenne de l’université qu’il porte son attention, organisant en Sorbonne, en 1999, une conférence réunissant à ses côtés ses homologues allemand, britannique et italien. Il en sortira l’esquisse d’une transformation essentielle de l’architecture des diplômes fondée sur schéma commun distinguant licence, master et doctorat de nature à créer les conditions de la mobilité des étudiants, fondatrices de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les accords de Bologne en élargiront l’assise et en concrétiseront les modalités, mais l’essentiel s’est bien joué à Paris.

    C’est encore à Claude Allègre que l’on doit la loi de valorisation de la recherche publique à l’origine des premiers incubateurs académiques et dont on soulignait tout récemment encore qu’elle restait une référence en matière de création de start up. Militant de la recherche et chercheur, il quittait le ministère le vendredi après-midi pour retourner à la paillasse, à l’Institut de Physique du Globe, pour y poursuivre ses travaux et encadrer ses doctorants.

    Contraint de quitter le ministère pour des raisons étrangères à l’enseignement supérieur et à la recherche, il sut discrètement nourrir la réflexion conduisant en 2007 au renforcement de l’autonomie des universités et sans doute aurait-il pesté aujourd’hui, comme il savait le faire, contre la lenteur de l’acte 2 de l’autonomie et la simplification des procédures administratives.

    La maladie ne lui a pas permis d’aller au bout de son art. Au-delà des controverses, nul doute qu’aujourd’hui les universités perdent un ami, un président actif de la Conférence des présidents d’universités où il se plaisait à rappeler à ceux qui l’accueillaient qu’il y était chez lui, parmi ses pairs.

    Photo d’illustration : 1998, première intervention de Claude Allègre devant la Conférence des présidents d’universités.

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