Ça roule pour les batteries

France Universités : date de publication

    Pas de voiture électrique ou hybride sans batterie performante ! On peut même affirmer que l’essor de la mobilité électrique dépend étroitement des progrès actuels et futurs des batteries. C’est dire si les recherches menées par l’équipe de Mathieu Morcrette au laboratoire de réactivité et chimie des solides à l’université de Picardie Jules Verne à Amiens sont importantes. « Nous travaillons sur tous les constituants des batteries, notamment les matériaux permettant d’échanger les ions et les électrons », indique le chercheur.

    Charge rapide

    D’ores et déjà, les batteries ont fait des bonds de géant. « Entre la première et la deuxième version de la Zoé électrique de Renault, l’autonomie a été multipliée par deux pour la même masse et le même volume de batterie », rappelle Mathieu Morcrette. Les coûts ont également chuté, grâce aux investissements massifs des industriels. Mais la voiture électrique ne se recharge pas aussi vite que lorsqu’on fait un plein.

    Recharger plus rapidement les batteries : tel est le but de Tiamat, une start-up accueillie par le laboratoire picard. Alors que nos batteries de voitures appartiennent à la grande famille des « lithium-ion », Tiamat travaille sur les batteries « sodium-ion », présentant l’avantage de se charger très vite, et de subir sans dommage beaucoup de cycles de charge et décharge. Elles sont en revanche plus encombrantes, ce qui les limite pour l’instant à certains usages, comme par exemple les bus pouvant se recharger en bout de ligne.

    Sécurité et recyclage

    Autre préoccupation autour des batteries : la sécurité. Les déboires du smartphone Samsung Galaxy Note 7, dont plusieurs batteries avaient pris feu en 2016, sont venus rappeler cet impératif. Au laboratoire de Mathieu Morcrette, huit doctorants travaillent sur des batteries sans aucun liquide à l’intérieur : tous les matériaux sont solides. Ces batteries sont par nature plus sûres, et permettront également d’être utilisées sur une plus large gamme de températures.

    Cependant, si l’on veut que les voitures électriques tiennent leurs promesses écologiques, il faut progresser sur le recyclage des batteries et l’origine des matières premières qui les composent. Aujourd’hui, les batteries ne sont pas éco-conçues, leur fin de vie n’est pas prise en compte lors de leur fabrication. « Les métaux tels que le cobalt, le manganèse et le nickel se recyclent bien, ils ont de la valeur. Mais on ne sait pas tout récupérer. » Il faudra aussi développer la filière industrielle du recyclage, encore balbutiante.

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