PLF 2020 : face à un projet de budget décevant, la CPU demande des moyens à la hauteur des ambitions pour l'ESR
Projet de loi de finances 2020 : face à un projet de budget décevant, la CPU demande des moyens à la hauteur des ambitions pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.
La Conférence des présidents d’université (CPU) a pris connaissance du projet de loi de finances 2020, de la présentation par la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Mme Frédérique Vidal, du budget de son ministère, ainsi que des projets annuels de performance annexés au projet de loi de finances. Il s’agit, pour les universités, d’un budget décevant.
Entre 2011 et 2018, le budget annuel investi par l’État pour chaque étudiant a diminué, passant de 11 106 € à 10 330 € par an, soit 800 € de moins par étudiant, plaçant la France à peine au niveau moyen des pays de l’OCDE. Avec ce projet de loi de finances, la baisse se poursuit et les universités continuent à être fragilisées face à la concurrence internationale. En effet, les moyens supplémentaires affectés aux établissements d’enseignement supérieur s’élèveront en 2020 à 160 M€, bien loin du minimum de 250 M€ supplémentaires nécessaires, chiffrés par la CPU. La Conférence des présidents d’université constate que l’État impose un jeu de vases communicants qui ne peut permettre la mise en œuvre de l’ensemble des missions et réformes utiles en cours : réforme des études de santé, accueil d’un nombre croissant d’étudiants, ouverture de parcours individualisés pour l’orientation et la réussite de ces étudiants.
Le constat vaut également pour la recherche. Avec 2,27 % du PIB consacré à la recherche intérieure, la France reste très en-deçà de l’objectif de 3 % fixé par l’Union européenne et par la stratégie nationale de la recherche. Les moyens identifiés pour 2020 sont en deçà des annonces, et ne permettront pas l’amélioration des taux de réussite des appels à projets portés par l’Agence nationale de la Recherche (ANR), attendue par l’ensemble de la communauté scientifique.
Il faut absolument inverser la tendance, à l’aube du projet de loi de programmation de la pluriannuelle de la recherche qui devrait être présenté au premier semestre 2020. Tandis que la question des droits d’inscription a été soulevée par le Conseil constitutionnel, pouvant conduire à des bouleversements de grande ampleur dans les équilibres des financements de l’enseignement supérieur public, il y a pour la Conférence des présidents d’université l’impérieuse nécessité de mobiliser de façon claire et sincère des moyens à la hauteur des ambitions partagées pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.