Bernard Belloc : Des convictions au service de l’Université

Bernard Belloc : Des convictions au service de l’Université

France Universités : date de publication

    La mort, au terme d’un long combat contre la maladie, du professeur Bernard Belloc, signe la disparition d’un acteur majeur de l’enseignement supérieur et de la recherche.  Ancien président de l’Université Toulouse 1, il fut aussi premier président de le Conférence des Présidents d’Université au temps où, faut-il le rappeler, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en était président.

    Professeur d’économie, il a joué un rôle majeur dans la construction de l’École d’économie de Toulouse, aux côtés de Jean-Jacques Laffont qu’il a soutenu sans jamais faillir, successivement en qualité de directeur de composante puis de président d’université, convaincu qu’il y avait là une identité forte à cultiver et à faire prospérer. Le prix Nobel d’économie attribué à Jean Tirole lui a donné raison et apporté la preuve que, s’il savait être un administrateur rigoureux, il pouvait aussi se montrer innovant et faire émerger l’excellence tout en cultivant au plus haut niveau les valeurs d’un service public largement ouvert.

    Porteur de convictions fortes, Bernard Belloc savait être à l’écoute et attentif aux autres. Ses collègues l’ont ainsi reconnu pour être le premier d’entre eux et leur porte-parole. À ce titre, il a été le défenseur du renforcement de l’autonomie des universités, tenant pour logique qu’en contrepartie leur responsabilité fût accrue.

    Cette revendication a trouvé un écho et un prolongement lorsque Bernard Belloc est devenu conseiller du Président de la République Nicolas Sarkozy. Conseiller actif et écouté, il a incontestablement influé sur le contenu de loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités et veillé à la conduite à bonne fin d’un processus qui a radicalement modifié le positionnement des universités dans le paysage français de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nul n’a jamais osé revenir sur cet acquit malgré quelques turbulences et l’alternance en 2012. Chacun au contraire s’est employé à le renforcer par des touches successives qui en préservent l’esprit.

    C’est encore le moment où les premiers appels à projets d’envergure sont apparus, lancés dans le droit fil du rapport Juppé-Rocard, porteurs à la fois d’une rupture culturelle et de changements majeurs dans la structure de l’enseignement supérieur. Les investissements d’avenir ont ainsi mobilisé les énergies, renforçant l’excellence et la lisibilité de la recherche en France. Une rupture qui, grâce à Bernard Belloc, a été partagée et accomplie avec l’adhésion d’une large majorité des universités, avec lesquelles il a mis un soin tout particulier à garder le contact.

    L’action de Bernard Belloc est assurément pour celles et ceux qui lui ont succédé dans les différentes responsabilités qui furent les siennes une invitation à poursuivre la route qu’il a tracée, notamment pour écrire l’acte 2 de l’autonomie des universités.

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