Communiqué suite à la visite du Président Comby en Turquie
À plusieurs reprises depuis 2016, la Conférence des Présidents d’Université a exprimé sa position sur la situation universitaire en Turquie. La CPU porte des valeurs universelles, celles de la liberté d’enseigner, de recherche, de la liberté d’expression universitaire, et de ses corollaires : liberté de déplacement, mobilité etc… Elle est en cela très attentive au respect des droits fondamentaux des membres de la communauté universitaire quel que soit leur pays notamment sur les questions d’entrave à la circulation et les droits à la liberté d’expression.
Dans ce cadre, elle suit avec une très forte attention les procédures judiciaires en cours qui concernent des universitaires turcs. La CPU exprime toute sa solidarité envers nos collègues turcs et rappellent sa vigilance absolue quant à la préservation de leurs droits fondamentaux dans le cadre de l’état de droit et des procédures judiciaires en cours. Ma présence le jeudi 26 avril au procès d’une enseignante chercheuse vise à rappeler sa préoccupation et notre soutien aux universitaires turcs
Par ailleurs, la CPU a demandé à l’ensemble des universités françaises quelle que soit leur appréciation de la situation de ne pas suspendre leurs relations avec la communauté universitaire turque et de maintenir leur présence en Turquie. Rompre ces relations pourrait avoir comme premier effet de renforcer l’isolement de collègues turcs en difficulté. Les universités françaises sont cependant autonomes et chacune d’entre elles est libre de décider de sa propre position même si encore une fois, la position de la CPU est de ne pas suspendre ses relations avec la Turquie. Ma présence à Istanbul en ma qualité de Président de la Commission des Relations Internationales et Européennes (CORIE) de la Conférence des Présidents d’Université en est un témoignage très concret. Cette position n’est pas spécifique à la situation turque du moment. En effet, la CPU demande à ses membres de collaborer avec les enseignants-chercheurs de tous les pays de la planète quelle que soit la situation politique de ces pays et les régimes qui les gouvernent.
L’existence de ces collaborations ne nous empêche pas d’être d’une extrême vigilance et d’une très grande fermeté pour condamner les atteintes aux droits fondamentaux des universitaires et des étudiants. Nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises dans le passé. Le respect de la diversité d’opinion, de la liberté d’expression et la préservation de la chaîne du savoir sont des éléments indispensables au bon fonctionnement démocratique des sociétés dans lequel les universités ont et doivent avoir un rôle majeur à jouer.
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