Concertation sociale. CPU : un nouveau pacte pour l'enseignement supérieur
Notre objectif principal est de mettre fin à un système qui organise l’échec des plus fragiles et provoque un sentiment de dévalorisation chez les étudiants.
En tirant au sort des étudiants indépendamment de leur parcours, en n’organisant pas suffisamment de parcours diversifiés pour répondre aux aspirations des étudiants, en organisant une orientation par défaut, on entretient l’échec et la désillusion.
Aussi la CPU propose un nouveau pacte en 3 points pour favoriser la réussite de tous les étudiants :
I – Une offre Post-Bac renouvelée
II- Un accès repensé
III – Un budget renforcé
I) Une offre Post-Bac renouvelée
L’ensemble des propositions de la CPU se résume en trois idées simples pour réformer l’enseignement supérieur et assurer une meilleure réussite des étudiants :
1- Une filière pour chacun
2- Un rythme pour chacun
3- Une pédagogie pour chacun
1- Une filière pour chacun
Il s’agit de diversifier l’offre de formation post-bac en insistant sur la cohérence du parcours et du projet de l’étudiant pour y accéder, dans le souci d’une insertion professionnelle réussie.
Deux exemples :
– l’étudiant veut entrer en filière professionnelle (type BTS) et il ne trouve pas de place ? On lui propose une filière professionnelle à l’université, éventuellement avec un passage en entreprise.
– l’étudiant veut entrer en filière générale (licence) mais ne satisfait pas les pré-requis d’entrée ? Il lui est proposé d’acquérir ces pré-requis avant de rentrer en licence ou bien d’opter pour un parcours plus professionnel en cohérence avec son projet personnel.
2- Un rythme pour chacun
Une licence, c’est 180 ECTS et non pas 3 ans. Il faut permettre à chacun d’aller à son rythme, plus vite ou moins vite, mais également de se réorienter facilement à l’aide de passerelles bien identifiées.
Deux exemples :
– un étudiant suit des cours supplémentaires, par exemple avec des MOOC, il apprend très rapidement, il peut obtenir sa licence en 2 ans ;
– un étudiant a besoin de rattraper son retard dans certaines filières, ou bien souhaite s’engager dans un projet personnel en parallèle de ses études, on lui propose d’étaler sur 4 ans l’obtention de sa licence, voire plus en intégrant une expérience professionnelle (FTLV).
3- Une pédagogie pour chacun
Nous ne sommes plus au 20ème siècle où la norme consistait à rester assis derrière une table pour écouter un cours descendant. L’accès au savoir a été bouleversé par l’arrivée des ressources numériques, le rapport à l’autre a été bouleversé par les nouveaux modes de communication. Il faut dépasser la notion exclusive de « présentiel » en cours pour entrer dans le 21ème siècle.
Deux exemples :
– l’étudiant apprend à partir d’un projet collaboratif ou d’un problème concret à résoudre en groupe avec d’autres étudiants, il est suivi par un professeur qui le guide dans les apprentissages nécessaires pour mener à bien le projet ou résoudre le problème ;
– l’étudiant interagit à distance avec ses professeurs dans le cadre d’un enseignement à distance, ou bien il suit un MOOC.
II- Un accès repensé
Pour accéder aux filières d’enseignement supérieur, deux principes très simples :
1) Satisfaire aux conditions d’accès définies par la filière
2) Garantir à l’étudiant une filière proposée en cohérence avec son parcours et son projet
1) Satisfaire aux conditions d’accès : les filières d’enseignement supérieures définissent leurs conditions d’accès. L’entrée dans la filière dépend de la cohérence du parcours antérieur avec la filière choisie et du projet personnel de l’étudiant. Plusieurs avis peuvent être notamment requis pour garantir cette cohérence (conseil de classe, tests d’orientation, etc).
2) Garantir une filière proposée : tout étudiant se voit proposer une filière en adéquation avec son parcours et son projet. Soit directement dans sa filière de premier choix si les conditions d’accès sont remplies, soit dans une filière tremplin ou plus professionnalisante si les conditions ne sont pas réunies.
III – Un budget renforcé
L’adaptation et la création de filières répondant au profil de chaque étudiant et permettant de faire réussir des étudiants de plus en plus nombreux (+40 000 étudiants par an) nécessitent des ressources complémentaires estimées à +300M€ par an pendant la durée du quinquennat.
Ces moyens correspondent pour l’essentiel à des besoins en ressources humaines, notamment pour l’ingénierie de formation qu’il faudra déployer. Ils doivent soutenir l’effort de transformation sur l’ensemble du territoire et l’ensemble des filières post-bac, existantes ou à créer, et ne peuvent pas uniquement reposer sur des appels à projets compétitifs.