Coupes budgétaires dans la recherche : la CGE, la CDEFI et la CPU s'alarment des réductions de crédits relatives au financement de l'ESR
La Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d’université (CPU) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) partagent « l’émoi de la communauté scientifique » qui dénonce « un coup de massue », au moment de la présentation en commission des Finances de l’Assemblée nationale d’un projet de décret annulant 256 millions d’euros de crédits sur la mission « Recherche et Enseignement supérieur déjà dénoncé le 19 mai ».
Des annulations budgétaires qui viennent renforcer la tension sur le financement de l’ESR
Les trois Conférences de présidents, directeurs et responsables d’établissement rappellent que la France dépense déjà moins que ses principaux homologues dont l’Allemagne pour son enseignement supérieur et sa recherche. L’enseignement supérieur français dans son ensemble (organismes de recherche, universités et grandes écoles) souffre déjà aujourd’hui d’une insuffisance chronique de financement.
Elles s’étonnent que l’on envisage une baisse du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche alors que les étudiants y sont de plus en plus nombreux. Le MENESR anticipe 2 806 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2024, soit 335 300 étudiants de plus qu’en 2014 (+ 13,6 %).
Alors que le gouvernement a fait de la jeunesse sa priorité, la CGE, la CPU et la CDEFI s’alarment que, dans un contexte régulier de raréfaction des ressources publiques, ce soit vers des missions aussi essentielles que se concentrent les réductions. Les annulations de crédits de la mission Recherche et enseignement supérieur représentent 25 % des économies envisagées !
Si ces annulations se traduisaient par des prélèvements sur des fonds de roulement, la situation n’en serait pas moins inquiétante. Ce serait, comme en 2015, les plans d’investissement décidés par les établissements et leur gouvernance, et, in fine, la compétitivité hors coût qui seraient mis en cause.
Un besoin d’investir massivement dans l’ESR pour faire face aux enjeux à venir
En ce qui concerne l’enseignement supérieur dans son ensemble, l’Etat doit augmenter, d’ici à 2024, son investissement budgétaire de l’ordre de 4,4 milliards d’euros afin de maintenir au niveau de 2013 la dépense moyenne par étudiant (11 540 euros par an par étudiant).
La mondialisation de l’enseignement supérieur et la compétition internationale pour attirer les meilleurs étudiants, chercheurs et professeurs requiert en outre des investissements massifs et urgents dans ce secteur, vecteur de rayonnement et d’excellence pour le pays.
Ces enjeux cruciaux justifieraient à eux seuls l’augmentation à 10 ans, d’un point de PIB dans les dépenses dans l’enseignement supérieur, soit environ 20 milliards d’euros.
En tout état de cause, ce projet de décret va à l’encontre des déclarations récentes du gouvernement sur l’importance d’un enseignement supérieur et d’une recherche d’excellence pour notre pays. Il prend le risque de fragiliser considérablement tout un secteur essentiel à l’avenir de notre pays.
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