
Qu’est-ce que l’Université française ?
Avec près d’1,6 million d’étudiants et 150 000 personnels parmi lesquels 90 000 enseignants-chercheurs, l’Université constitue, de très loin, la première force de formation supérieure et de recherche en France.
Elle est à la fois une collectivité intellectuelle, porteuse d’une culture savante, une communauté humaine, et une institution juridique.
La spécificité de l’Université, et le cœur de son identité, est que l’enseignement y est adossé à la recherche. A ce titre, l’Université rassemble des personnes dont la carrière est partagée entre ces activités : les enseignants-chercheurs. Ils forment, avec les étudiants, les personnels administratifs et d’encadrement et les partenaires de l’Université – en particulier les organismes de recherche – ce qu’on appelle la « communauté universitaire » ou « communauté académique ».
Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP), ses missions sont régies par l’article L123-3 (lien vers l’article de loi) et sont au nombre de 6 :
- La formation initiale et continue tout au long de la vie ;
- La recherche scientifique et technologique, la diffusion et la valorisation de ses résultats au service de la société ;
- L’orientation, la promotion sociale et l’insertion professionnelle ;
- La diffusion de la culture humaniste, en particulier à travers le développement des sciences humaines et sociales, et de la culture scientifique, technique et industrielle ;
- La participation à la construction de l’Espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche ;
- La coopération internationale.
Réparties sur l’ensemble du territoire, y compris dans les collectivités d’outre-mer, les 74 universités sont organisées, depuis 2013, en 20 regroupements universitaires. L’objectif : renforcer les synergies et accentuer l’attractivité internationale des sites.
La formation et la recherche au service de l’excellence
Premier grade de l’enseignement supérieur, le baccalauréat permet l’accès à l’Université, même si d’autres voies sont possibles, comme l’obtention d’un Diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) ou d’une capacité en droit.
Dans le cadre de l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur européens, le cursus universitaire français s’organise, depuis 2003, autour de trois diplômes nationaux : la licence, le master et le doctorat.
L’université s’adresse à tous, jeunes adultes en formation initiale comme adultes en formation continue, et propose des formations dans l’ensemble des champs disciplinaires : droit-économie-gestion, lettres-langues-arts, sciences humaines et sociales et sciences-technologie-santé.
Elle bénéfice de très bons taux d’insertion professionnelle, qui s’élèvent à 90 % pour les diplômés de master et 92 % pour les licences professionnelles, avec des niveaux de salaires comparables aux autres formations supérieures. La détention d’un diplôme universitaire reste, plus que jamais, un rempart solide contre le chômage.
Les universités accueillent dans leurs laboratoires, en articulation avec les organismes de recherche (CNRS, INSERM, CEA…), la majeure partie de l’activité de recherche française, fondamentale et appliquée. On compte aujourd’hui 62 000 doctorants effectuant leur travail de recherche au sein des laboratoires d’université (unités mixtes de recherche ou propres aux universités).
La recherche française est reconnue et régulièrement récompensée au niveau international, avec l’attribution, par exemple, ces dernières années du Prix Nobel d’économie à Jean Tirole en 2014, du Prix Nobel de physique à Serge Haroche en 2012, du Prix Nobel de médecine à Jules Hoffman en 2011, de la Médaille Fields pour Cédric Villani en 2010, ou encore du prix Nobel de physique à Albert Fert en 2007.
Une institution tournée vers l’avenir
Créées à partir du XIIIème siècle, à Paris d’abord, avec la Sorbonne, puis à Toulouse et à Montpellier, l’Université dans sa forme actuelle date de 1808, lorsque Napoléon fonde des facultés dépendantes de l’Etat.
Après les évènements de mai 1968, la loi Faure donne une véritable identité aux universités. Elles acquièrent une autonomie dans le choix de leur structure et sur le plan pédagogique, même si celle-ci reste fortement encadrée par la loi.
En 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités donne aux universités une forte autonomie en leur transférant la gestion complète de leur budget ainsi que celle de leurs ressources humaines.
En 2013, la loi relative à l’Enseignement supérieur et à la recherche engendre des changements dans le mode de gouvernance puisque désormais l’obligation est faite aux universités d’un même territoire de se regrouper, soit par la fusion, soit par l’association, soit enfin au sein d’une Communauté d’université et d’établissement (ComUES).
L’université actuelle est confrontée à de multiples défis qu’elle s’attelle à relever : l’augmentation toujours croissante du nombre d’étudiants (+1,6 % d’étudiants entre la rentrée 2014 et la rentrée 2015), l’objectif fixé par le gouvernement de porter 50 % d’une classe d’âge au niveau licence, la révolution numérique avec notamment le développement des cours en ligne (MOOCS) et, bien sûr, le défi de l’innovation.
En 2018, la loi relative à l’orientation et la réussite des étudiants (loi ORE) réforme les conditions d’accès au premier cycle. En lien avec cette réforme et celle du baccalauréat, « Parcoursup », la nouvelle plateforme d’orientation et d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur, est créée.
L’arrêté Licence, pris en application de cette loi met en place de nouveaux dispositifs tels que les contrats de réussite pédagogique, l’organisation de parcours adaptés, les blocs de compétences.
Grâce à la recherche et à la formation d’un nombre croissant de diplômés du supérieur, l’Université permettra, si on s’en donne les moyens, de fournir à la société française des solutions et perspectives en matière de transport, de vieillissement, d’alimentation, de réchauffement climatique, de qualité de vie au travail…